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Publié dans le Figaro Magazine du 31/10/2014 (courrier des lecteurs)
Un grand patron qui a consacré 40 ans de sa vie à une seule entreprise ne peut être qu'un "type bien". Ceux qui ont connu et côtoyé Christophe de Margerie pleurent non seulement un grand capitaine d'industrie, mais aussi et surtout un homme généreux, convaincu et convaincant, ouvert à la discussion, toujours à la recherche d'un accord qui n'oublie personne. Si un grand chef c'est celui qui fait faire des choses extraordinaires à des gens ordinaires, alors, Monsieur de Margerie vous étiez de ceux-là.
"Ce qui tombe sous le sens rebondit ailleurs."
Jacques PREVERT
A ceux qui l'avaient déjà enterré, Roger Federer a apporté une réponse fulgurante en remportant le tournoi Masters 1000 de Shanghai face au français Gilles Simon après avoir balayé le numéro 1 mondial actuel Novak Djokovic a l'issue d'un match époustouflant. Une classe d'écart sépare Federer des autres joueurs : élégance naturelle, technique parfaite, vitesse, sens du jeu, efficacité, patience et sérénité sont les caractéristiques d'un jeu qu'il maîtrise à la perfection.
Son association avec Stéfan Edberg, autre grand champion des années 80-90, a permis à Federer de retrouver le chemin du jeu à la volée qu'il avait abandonné, à tort, ces dernières années face aux bûcherons de fond de court tels Rafaël Nadal ou David Ferrer dont l'arme principale réside en une condition physique hors de commun et une force mentale indestructible. Edberg et Federer étaient faits pour s'entendre et se compléter avec la même philosophie de jeu, la même élégance sur le terrain, une grande intelligence et beaucoup de sportivité. Une "dream team" qui fera du bien au tennis mondial englué dans un jeu stéréotypé qui va finir par lasser les amoureux de ce sport.
Un succès de la Suisse lors de la prochaine finale de la Coupe Davis contre la France serait le point d'orgue de l' extraordinaire carrière de ce joueur prodigieux au palmarès inégalé, espoir que seule "la glorieuse incertitude du sport" pourrait contrarier !.....
"On ne se bat pas dans l'espoir du succès! Non, non c'est bien plus beau lorsque c'est inutile".
Cyrano de BERGERAC
