lundi 29 octobre 2018

CENTENAIRE DE L'ARMISTICE : Honte à vous monsieur Macron !










" Au temps où il y avait des Patries, la France a été une Patrie par excellence, une Patrie plus Patrie que les autres".

                   Georges  BERNANOS




                          L'injure faite aux soldats français morts lors de la Grande Guerre par le minable petit président Macron a inspiré une formidable réponse au général Bruno DARY. La célébration du centenaire de la victoire se fera sans vous, deuxième classe Macron, et c'est mieux ainsi !.......




Tribune du Général  Bruno  DARY :

                                "Et, toi, soldat inconnu, que dis-tu ?"


(Réf. : Le Figaro  30 octobre 2018).



                                   "Toi, soldat inconnu, dont le silence et le sacrifice font la grandeur, que dis-tu de cette controverse ou, du moins, de ce malentendu? Au moment où le pays s'apprête à célébrer le centenaire du 11 novembre 1918, que dis-tu de ces propos douteux sur l'utilité de tes souffrances et de ta mort, comme sur l'importance de ta victoire? Toi qui reposes sous cette arche immense, qui es à la fois soldat français, héros anonyme et célèbre, que dis-tu à ceux qui oublient que sur ta tombe est inscrite cette simple épitaphe: «Ici repose un soldat français, mort pour la Patrie»? 

                                 Toi qui es enterré ici, mais dont le tombeau est aussi le cénotaphe de tes quelque 1.400.000 frères d'armes morts pour la France au cours de la Grande Guerre, que dis-tu de ceux qui ne voient en vous que des «civils armés», quand toute la nation était derrière vous? Toi qui étais instituteur, paysan ou mineur, peut-être pêcheur, étudiant ou gradé, que dis-tu à ceux qui voudraient faire une différence entre ceux du front et ceux de l'arrière?

                                 Toi qui es mort dans le fracas de combats inhumains, que dis-tu, cependant, de l'hommage sans pareil qui te sera rendu par plus de cent chefs d'État, venus du monde entier se recueillir sur la tombe d'un simple soldat et se souvenir de votre sacrifice? 

                                 Toi qui as disparu sur un champ de bataille, au hasard d'un clair matin ou dans un ultime assaut, comme simple sentinelle ou modeste fantassin, que dis-tu de te voir honoré au cœur de Paris, où le monde entier aura les yeux focalisés sur une sobre sépulture, au milieu de «l'appareil des grandes funérailles»? 

                                 Toi qui es mort loin de chez toi, dans le tumulte des combats, que dis-tu de voir ainsi mis à l'honneur par le chef de l'État, une semaine durant, les plus grands champs de bataille, théâtres des plus grands sacrifices? 

                                 Toi qui as été pleuré par une mère, un père, une épouse, des enfants, des amis, et puis avec le temps, qui n'es devenu qu'un nom gravé en lettres d'or sur nos places, que dis-tu de l'hommage quotidien qui t'est rendu depuis près d'un siècle au cœur de Paris, au moment où le jour décline?








                                  Toi qui nous permets aujourd'hui de vivre librement dans un pays en paix et une Europe réconciliée, que dis-tu à ceux qui écrivent que votre combat n'était qu'une «boucherie», que ton sacrifice et celui de tes compagnons d'armes ont été inutiles, quand bien même resterait-il incompréhensible à notre regard d'hommes contemporains? 

                                 Toi qui as eu la pudeur de rester anonyme, sans que personne ne connaisse ni ton nom, ni ton grade, que dis-tu de ces critiques, cherchant à diviser les chefs de leurs soldats, oubliant que tous, vous avez supporté ensemble la vie des tranchées? Toi qui es parti de chez toi, pour une guerre que d'aucuns annonçaient courte, fraîche et joyeuse et qui, au fil des mois, est devenue longue, triste et lugubre, que dis-tu à ceux qui voudraient prétendre que le pays n'a pas été uni du premier au dernier jour, derrière ses poilus? 
                                 
                                  Toi qui es mort trop tôt pour recueillir les fruits de la victoire, que dis-tu à ceux qui voudraient rabaisser le mérite de tes chefs, et oublier d'honorer l'ensemble des maréchaux? Et que dis-tu à ceux qui ont oublié que la sonnerie du cessez-le-feu fut pour tous les pays engagés un grand soulagement pour la paix retrouvée, mais aussi une vraie amertume au vu du prix payé? Ne penses-tu pas qu'il est temps, en honorant ta victoire, de célébrer aussi la réconciliation des peuples?
Quoi que tu penses de ces querelles, soldat inconnu, qui as mérité mieux que le Panthéon comme sépulture, sois sûr que tant qu'il restera des anciens combattants, ardents et bénévoles, des chefs d'État et des ambassadeurs sensibles au sens de ton engagement, la Flamme qui brûle jour et nuit sur ta tombe restera pour toujours la «Flamme du souvenir».

                                  Toi qui es mort pour défendre chaque arpent de terre de notre pays, sois certain que tant qu'il restera des associations, des corps constitués, des sportifs, des artistes et des élus prêts à se déplacer pour honorer ta mémoire, cette Flamme restera la «Flamme de la Nation».

                                   Toi qui es tombé pour que tes enfants vivent librement, sois rassuré: tant que des collégiens, des lycéens et des étudiants, à l'instar de ceux qui se sont rassemblés pour t'honorer le 11 novembre 1940 malgré l'interdiction de l'occupant, des scouts, des guides et des jeunes de tous horizons et de toutes nations viendront raviver la Flamme, elle restera la «Flamme de l'Espérance»! ".


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" Je ne vous demande pas le repos / Ni la tranquillité / Donnez-moi ce que l'on vous refuse / Je veux l'insécurité et l'inquiétude / Je veux la tourmente et la bagarre".

                        Prière des parachutistes






vendredi 26 octobre 2018

ZEMMOUR : Destin français






         " La France sait qu'elle a un futur, mais elle ne se voit pas d'avenir".

                           Eric ZEMMOUR


                       Le livre d'Eric Zemmour, "Destin français", n'en déplaise aux pisse-vinaigres, bobos bien-pensants et autres médias du politiquement correct, est un livre remarquable, formidable leçon d'histoire de France, de LA FRANCE, telle que nous la transmettaient scrupuleusement et avec enthousiasme nos professeurs d'avant le noyautage de l'Education Nationale par les progressistes de tout poil.
                       Ivres de rage à l'idée que ce magnifique hymne à la France ait pu être écrit par un immigré juif algérien, nos pitoyables dictateurs de la pensée unique ont décrété l'omerta médiatique sur cet ouvrage. Rien n'y fait messieurs les censeurs: près de 100 000 exemplaires vendus en moins de 2 mois ( à comparer aux 2718 (!!...) exemplaires du  'livre témoignage" du journaliste people Marc-Olivier Fogiel et de son mari.... dans lequel ils se vantent d'avoir eu recours à la GPA à l'étranger pour satisfaire leur "désir d'enfant" (!), et ce malgré un battage médiatique indécent.)

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                                       La lecture de l'introduction du bouquin de Zemmour nous plonge dans une nostalgie joyeuse et amère à la fois, mais nous laisse espérer malgré tout des jours meilleurs.

Quelques extraits :

............" J'avais pourtant su qu'être français, c'était précisément ce sentiment qui vous pousse à prendre parti pour votre patrie d'adoption, même si elle avait combattu vos ancêtres" ....  ...." Etre français, quand on n'est pas un fils des pères selon la chair, mais un fils des pères selon l'esprit, c'est prendre parti pour des pères d'adoption jusques et y compris contre ses pères d'origine. C'est prendre le parti de la raison sur l'instinct, de la culture sur la nature, c'est à dire "nous" même quand le nous qu'on est devenu affronte le nous qu'on fut".. ...

............" Le philosophe Rémi Braque, spécialistes des religions, explique qu'à l'exception du christianisme, qui est selon le mot de Hegel la "religion absolue", toutes les religions sont à la fois des religions et quelque chose d'autre: le judaïsme est à la fois une religion et un peuple, le bouddhisme, une religion et une sagesse; l'islam, une religion et un système juridico-politique".....  

.........."  Un français de rituel juif et de culture catholique. C'est tout le paradoxe et toute la complexité de ce que l'on appelait naguère une "assimilation réussie". Toute la subtile richesse aussi. Comme disait André Suarès : "Un peuple comme la France peut n'aller jamais à l'église : il est chrétien dans ses moelles. Ses erreurs mêmes sont chrétiennes et ses excès quand il veut introduire la politique dans l'ordre du sentiment. Nation très chrétienne: elle a l’Évangile dans le sang"." .....  ....

.........." Je ne crois pas en la résurrection du Christ ni dans le dogme de l'Immaculée Conception, mais je suis convaincu qu'on ne peut être français sans être profondément imprégné du catholicisme, son culte des images, de la pompe, l'ordre instauré par l'Eglise, ce mélange subtil de Morale juive, de Raison grecque, et de la Loi romaine, mais aussi de l'humilité de ses serviteurs, même forcée, de leur sensibilité aux pauvres, ou encore de ce que René Girard nous a enseigné sur la manière dont Jésus, en se sacrifiant, a dévoilé et délégitimé l'ancestrale malédiction du "bouc émissaire". Dans son fameux texte sur "l'enracinement", Simone Weil distingue entre catholicisme et christianisme. Le catholicisme, c'est la Loi (juive) et l'ordre (romain). Le christianisme, c'est le message du Christ, c'est "aimez-vous les uns les autres", c'est "il n'y a plus de Grecs ni de juifs, ni hommes ni femmes". La loi et l'ordre subvertis par l'Amour. Bien que née juive, Simone Weil se sent chrétienne, mais voue aux gémonies le catholicisme. Je suis aux antipodes de notre noble philosophe. Je fais mien le catholicisme, qui bien qu'universel se marie, se mariait, avec le patriotisme français. Catholique au sens où l'entendait Bossuet : " Si l'on est obligé d'aimer tous les hommes, et qu'à vrai dire il n'y ait point d'étranger pour le chrétien, à plus forte raison doit-il aimer ses concitoyens  (...). Tout l'amour qu'on a pour soi-même, pour sa famille, et pour ses amis se réunit dans l'amour qu'on a pour sa patrie, où notre bonheur et celui de nos familles est renfermé."... " En revanche, je mets à distance ce christianisme devenu au cours de ces dernières décennies, dans la lignée de Vatican II, une folle machine à aimer l'Autre, quel qu'il soit et quelles que soient ses intentions. Le message d'amour universel du Christ est déconnecté de la loi divine et de l'enseignement de l'Eglise. Il est paradoxalement instrumentalisé au service d'une  destruction des nations et de la civilisation chrétiennes en Europe".  ......

............" La France n'est pas une race; elle est l'héritière de l'Empire romain; le destin historique de cette nation, comme le disaient Jacques Bainville ou Maurice Barrès, est de poursuivre la tâche de "civilisation" commencée sous les auspices du légionnaire romain au delà du Rhin"....  

............" La France a été le cœur battant de l'Histoire de l'Europe, et donc du monde pendant mille ans : la féodalité, les croisades, la monarchie absolue, les Lumières, la Révolution, la démocratie, la colonisation, le socialisme. En revanche, l'histoire du XX ièm siècle s'est faite autour d'elle, à ses marges; elle n'a rien maîtrisé, seulement subi : communisme, fascisme, nazisme, libéralisme, crise de 1929. La France, de sujet, est devenus un objet. D'actrice, spectatrice. Elle s'est retirée doucement de l'Histoire". ....

............" Ecrire l'Histoire de la France est la seule solution pour comprendre ce qui lui arrive. Cette nation, qui s'est n'est ni une race, ni une ethnie, ni même une géographie, est une construction tout artificielle, toute politique, qui doit tout aux hommes et rien aux éléments. Elle aurait pu ne pas exister, et ses populations et ses terres auraient sans dommage été réparties entre les Empires qui se partageaient l'Europe. Ce qui ne manqua pas d'arriver à plusieurs reprises. Inventée par l'Histoire, la France ne peut vivre que par l'Histoire, ou mourir par l'Histoire"... ....

............" Il ne sert à rien d'adoucir le roman national par le récit national, afin de le rendre plus crédible et plus "scientifique"; on n'apaisera jamais le courroux de nos censeurs.Dans le "roman national", ce qui leur déplaît n'est pas le terme "roman", mais l'adjectif "national". Tout ce qui est national est devenu honteux. Dangereux. C'est la nation qu'ils voulaient désagréger. Ils ont réussi. Avec un récit historiques en miettes, ils ont façonné une nation en miettes. Avec des histoires diversitaires, pour rendre hommage aux différentes mémoires, ils fabriquent une histoire des français et non plus une Histoire de France.... Chacun cuit sa petite histoire sur son petit feu identitaire"....  ..."Il ne faut pas se leurrer. Ce travail n'a laissé que des ruines. On ne pourra pas reconstruire ce qui a été saccagé."...   ...

..........." Tout se passe en vérité comme si la fonction suprême que se sont donnée nombre de nos historiens est d'utiliser l'Histoire pour en finir avec la France. Faire mourir par l'Histoire ce qui est né, a grandi par l'Histoire : la France"....  .....

........." On lui dénie (à la France : NDLR) ses racines chrétiennes, pour mieux implanter sur son sol et dans son âme la greffe islamique. Ce qui se joue aujourd'hui, sue le sol français, c'est la confrontation idéologique de deux systèmes civilisationnels différents et traditionnellement rivaux. C'est la réalisation de la prophétie de Bernanos dans "Les grands cimetières sous la lune" (1938) : " La chrétienté a fait l'Europe. La chrétienté est morte. L'Europe va crever quoi de plus naturel ". On dit à la France que ses ancêtres sont imaginaires pour mieux lui en inventer d'autres'"...  .....

........." Pourtant, dans les ténèbres, marchant à tâtons, les hommes continuent d'avancer. Le XXI ièm siècle sera, est déjà, le théâtre d'affrontements multiples, de destructions, de ruptures, d'effondrements, qui provoqueront des reconstitutions identitaires de nouveaux "nous", de nouvelles formes de sentiment d'appartenance qui reprendront des éléments du passé"...  ...."Nous approchons à grands pas aveugles ce que Drieu la Rochelle annonçait dans son roman "Le Feu follet" : "Il était l'heure des conséquences et de l'irréparable". " ...


           
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                     Ce livre, à contre courant de la pensée unique des "faiseurs d'opinion", est courageux; il  doit absolument être lu par tous les Français amoureux de leur pays et de son "Histoire", c'est à dire des grands récits qui donnaient du sens à la vie et à la souffrance humaine, farouches opposants á la dictature intellectuelle qui conduit à la réécriture d'une histoire détricotée en vue d'une culpabilisation collective.




           " Quand le Français dort, le diable berce la France".

                          BRANTÔME





mardi 23 octobre 2018

ECOLOGIE : Et si le bon sens l'emportait ?



     "La terre n'est belle que par la vie qui s'y déploie".

                     Fabrice HADJADJI


           Très belle chronique du philosophe Pierre-Henri TAVOILLOT qui pourrait inspirer tous les ayatollahs verts qui conduisent le monde à sa perte avec la bénédiction du GIEC  noyauté par des pseudo savants sous l'emprise de politiciens sans scrupule.


Réf. : Le Figaro  22 octobre 2018  "débats"






Avant première Nouveau Écologie : pourquoi il faut préférer la logique des petits pas à la Révolution

                                  " La voilà revenue, la révolution! Normal, dira-t-on, puisque son retour est compris dans son concept. Mais je note qu'en chemin, elle a tout de même changé. Elle était rouge ; elle est devenue verte. Elle annonçait un avenir radieux ; elle prophétise un futur piteux. Elle espérait, jadis, une société sans classe, elle craint désormais une planète sans vie! Et le récent rapport du Giec vient alimenter la conviction du dernier appel avant la fermeture de l'horizon, comme d'ailleurs le précédent, et même celui d'avant. «Pour limiter le réchauffement planétaire à un degré et demi, il faudrait modifier rapidement, radicalement et de manière inédite tous les aspects de la société.» Tiens, cela me rappelle quelque chose: «Revoluciòn o morte!»

Il ne me viendrait pas à l'esprit de nier la réalité du changement climatique et l'importance de ses conséquences: cela est établi et tous les savants convergent. Mais c'est sur les moyens politiques à mettre en œuvre que je me sens comme un citoyen désemparé, troublé par l'ampleur de l'injonction et le flou des moyens pour y parvenir. Par où l'on voit resurgir aussi un vieux débat: l'opposition entre réforme et révolution.

D'un côté, l'idée que le salut viendra d'un changement total de direction. Quand on s'est trompé de route, il ne sert à rien de ralentir, il faut faire demi-tour. Il faut donc opérer, comme au ski, une véritable «conversion», et j'utilise ce terme à dessein, car j'y vois le dernier avatar en date de notre esprit religieux. Une bonne Apocalypse: voilà qui permet de remobiliser les fidèles et de réenchanter le monde. Mais deux questions se posent tout de même: dans quel sens et comment?





                            L'objectif est clair: il faut limiter le réchauffement planétaire à un degré et demi. Bien! Comment? Par la réduction de l'émission de carbone. Fort bien! Comment? Grâce à la transition énergétique. Parfait! Qu'est-ce que cela veut dire? Et c'est là que les choses se gâtent. Après la lumineuse clarté de l'objectif général, on passe à l'obscurité contradictoire des solutions pratiques. Le diesel, détesté pour ses particules, serait peut-être moins nocif pour le climat que l'essence même sans plomb ; le nucléaire, abhorré pour ses déchets, est beaucoup moins toxique que les centrales à charbon ; l'éolien et le solaire, loués pour leur renouvelabilité, ont des inconvénients que l'on découvre peu à peu (besoin en métaux rares, production par intermittence), y compris pour le climat.

              Bref, la question de la politique à mettre en œuvre concrètement, de ses priorités et de ses urgences, est très loin d'être claire. Il faut ajouter que les marges de manœuvre politique sont faibles. À moins de passer en régime «dictature verte» - ce que certains souhaiteraient, il faut faire avec ceux qui ne sont pas prêts à sacrifier immédiatement leur vie aux générations futures, d'autant que ces sacrifices pourraient bien être vains (puisque les politiques à mener ne sont pas claires).

                             Imaginons même que le Giec  conçoive une politique claire, efficace et garantie pour lutter contre le changement climatique: elle supposerait d'abord des accords mondiaux sincères, sauf à ce que les plus vertueux soient les plus pénalisés ; cette politique exigerait en outre une puissance budgétaire dont la France ne dispose pas, vu sa dette abyssale ; elle réclamerait aussi une légitimité politique totale que l'on ne trouve que dans les temps de guerre. Alors oui! On nous dit que c'est la guerre ; guerre à la fois contre le temps qui passe et le temps qu'il fera. Mais, à moins d'être Don Quichotte, je ne vois pas qu'on ait jamais réussi à lutter contre cela. C'est d'ailleurs étrange de voir comme la dénonciation de la toute-puissance humaine qui va tuer la planète produit l'idée d'une hyperpuissance humaine qui peut la sauver, après une humble repentance et une révolution décroissante. Il y a décidément dans cette science-là un peu trop de morale à mon goût. Et trop peu de politique.






                               Ce n'est pas le cas de l'autre option, dite politique des petits pas ou jadis nommée réforme. À la logique de conversion, elle préfère ajuster l'action par un système pragmatique d'essais, d'erreurs et d'évaluation en tenant compte des innovations et des effets pervers imprévus. Alors, certes, on dira: «Pas à la hauteur des enjeux!» , «inconsciente de l'urgence!». Je pense, au contraire, que c'est la seule action qui soit moralement responsable tandis que le révolutionnaire ne vit que dans l'éthique de la conviction. Cette politique des petits pas exige donc qu'on renoue avec la politique.

               Qu'est-ce à dire? D'abord que la France notamment retrouve une marge de manœuvre budgétaire. Ensuite que l'Europe devienne une puissance (et non pas seulement un marché ou un droit). Enfin que les innovations technologiques soient soutenues pour que la lutte contre le changement climatique et l'épuisement des ressources ne soit pas que défensive ou punitive. L'incantation pour «sauver la planète» d'un cataclysme, qui est décrit aujourd'hui comme inévitable, est devenue, de manière paradoxale, un frein à l'action et une invitation au fatalisme. D'autant que la révolution est comme la vertu, on l'attend plus souvent des autres (de l'État, de la Chine, des «gens») que de soi-même: le souhaitable doit y remplacer d'un seul coup le réel. Tandis que la réforme, elle, s'oblige à examiner le souhaitable et le réel pour déterminer le possible et s'y tenir ".

                                           P-H TAVOILLOT

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                 Sera t'il possible un jour de "faire" de l'écologie intelligente au service non seulement de notre chère planète qui saura toujours affronter et surmonter les cycles climatiques qui ont déjà perturbé son histoire, mais aussi pour le bien être de ses occupants souvent "dissipés" mais toujours raisonnables quand cela est nécessaire, à condition de ne pas les prendre pour des imbéciles voire des demeurés mentaux ?... 


   " On ne mérite rien de beau, de bon, de grand sans sacrifice ".

                           André  SUARES











mardi 2 octobre 2018

L'EGLISE CATHOLIQUE PREND LA PAROLE




" Ne fais jamais rien contre ta conscience même si l'Etat te le demande".

                                   Albert  EINSTEIN












                         "Cela faisait longtemps qu'un prélat français ne s'était pas exprimé avec une telle netteté. Mgr. Michel Aupetit, archevêque de Paris , a accordé à nos confrères du Parisien une interview sans concession, ni illusion sur les intentions du gouvernement en matière de bioéthique.Tout y passe.

      La consultation sur la PMA ? «On se demande pourquoi on a fait des États généraux. Ils n'ont aucun impact sur la décision finale

      La PMA ?  "On décrète légalement qu'un enfant n'a pas besoin de père."

      Le statut de l'embryon ? Un «vide juridique» qui réduit l'embryon à «un cobaye». La PMA mais «jamais la GPA»? «Je n'y crois pas une seconde. Lorsqu'il y a eu le mariage pour tous on nous avait promis qu'il n'y aurait pas de PMA.»

      L'euthanasie ? «Il y a des risques réels» pour qu'elle soit légalisée. L'avortement? «Je soutiens» le président des gynécologues qui a récemment comparé l'acte à un «homicide». Abolir la clause de conscience médicale? «C'est terrible, cela signifie que l'on entre dans une forme de dictature.»

      Les prêtres pédophiles ? «C'est un abcès qui doit être vidé.» Le mariage des prêtres? «La pédophilie n'est pas liée au célibat.»


                          Un langage, clair et net, qui tranche avec l'onctuosité ecclésiastique habituelle. Un discours libre qui rompt avec la pensée cléricale française plutôt à l'aise à gauche mais souvent paralysée de peur d'être récupérée à droite. On peut ne pas être d'accord avec Mgr Aupetit, mais il est impossible de classer cette interview choc, à droite ou à gauche. Car cet ancien médecin généraliste - il a exercé une dizaine d'années avant d'entrer au séminaire - sait tout simplement de quoi il parle. Il a d'ailleurs été sélectionné en raison de cette compétence spécifique. Le Pape et ses conseillers ont jugé qu'un ancien médecin serait mieux adapté pour occuper l'archevêché de Paris dans un contexte où les avancées médicales déterminent de profondes évolutions de société.


                      Mgr Aupetit vient surtout de démontrer que l'Église n'est pas près de se taire quand une vision fondamentale de la personne humaine lui paraîtrait en danger. Peu soucieux de son image médiatique il a fait preuve d'un vrai courage intellectuel qui va stimuler le débat national. Il a cette phrase très significative: «Une parole, si elle est juste, traverse l'histoire et finit par triompher. Elle fera son chemin de conscience en conscience.»
Sauf que - et les réseaux sociaux s'en sont donné à cœur joie contre lui - beaucoup estiment que l'Église est totalement discréditée par les affaires de pédophilie. Comment oserait-elle faire la morale à la société, alors que l'on sait le comportement immoral de certains membres du clergé? Mgr Aupetit ne répond pas à cette objection mais le ton et le fond de cette interview sont sa réponse: il est intraitable sur la pédophilie, mais le scandaleux péché de quelques membres de l'Église ne l'empêchera pas de proclamer, à temps et à contretemps, ce qu'il estime être la vérité de l'homme exprimée par l'Église.


                     Curieusement il donne toutefois son blanc-seing à l'idée d'une commission parlementaire d'enquête sur la pédophilie dans l'Église. En Irlande, aux États-Unis, en Australie, en Allemagne, ces opérations ont établi une comptabilité passée de toutes les affaires de pédophilie, ce qui a ruiné définitivement toute crédibilité morale de l'Église catholique. Ces statistiques historiques et massives ont démontré utilement l'omerta structurelle de la hiérarchie catholique pendant des décennies mais elles ignorent les progrès de la lutte de l'Église contre ce phénomène depuis quinze ans.
Un prêtre pédophile est toujours un cas de trop, mais ce sont des minorités de prêtres. Un exemple? Le chiffre de 4 % de prêtres pédophiles en Pennsylvanie - 301 prêtres - sur les soixante-dix dernières années, décrié dans l'enquête publiée en août est un scandale redoutable, mais il est dépassé. En 2017, la même Église de Pennsylvanie a connu… 2 affaires de pédophilie pour un total de 2499 prêtres actifs, soit 0,08 %. Quand l'immense majorité de prêtres sérieux réussira-t-elle à redonner de la crédibilité à l'image d'une Église collectivement entachée?"


                                       Puissent ces prises de position courageuses de Mgr. Aupetit redonner aux catholiques courage et espoir devant les épreuves qui les attendent !.....


"La vie est un don que l'on reçoit, et non un dû que l'on peut exiger et contrôler".

                     Professeur  Emmanuel  SAPIN