mardi 8 août 2017

MACRON, FIN DE LA RECRÉATION



                 " Les mots font du vent, et le vent pousse le monde".

                                  Georges BERNANOS


Réf. :  Le Figaro "Opinions" 7 août 2017


               Très bonne analyse par Jacques Julliard  de la spectaculaire chute de popularité de notre Président télévangéliste  qui jusqu'à fin juin marchait sur l'eau et que les Français viennent de découvrir tel qu'il est : avide de pouvoir personnel, imbu de la fonction mais sans projet, si ce n'est de "régner" sans partage, verbeux, comédien hors pair, manipulateur, sans convictions affirmées, de droite, de gauche, du centre et "en même temps" de nulle part. On aurait presque envie de dire "chapeau l'artiste" si le destin de la France n'était pas en jeu.

              Extraits du "Carnet de Jacques Julliard" : "Communiquer, disent-ils"  :

                     "Tout le drame actuel d'Emmanuel Macron, en train de dégringoler dans les enquêtes d'opinion, vient de ce qu'on l'a persuadé que "communiquer" est un verbe intransitif. Communiquer, soit. Mais communiquer quoi ? Si l'on n'a rien à communiquer, la communication n'est plus que de la réclame, comme on disait jadis. Et cela se voit ! Autant les débuts en politique internationale ont été brillants, autant le doute s'est installé, et avec quelle rapidité ! , au chapitre de la politique intérieure".....

              ...." Emmanuel Macron est en train de re^produire la même erreur que son prédécesseur; il n'explique pas au peuple ce qu'est son projet.
Le tournant, ce furent les discours successifs de Macron et de Philippe, l'un à Versailles, l'autre au Palais Bourbon. Le premier trop général, le second trop particulier.Or la politique véritable était dans l'entre-deux. Les Français pressentaient qu'on leur demandait des sacrifices, ils les auraient acceptés si on leur avait expliqué clairement à quoi ils étaient destinés, à l'intérieur de quel dessein d'ensemble ils s'inscrivaient. De Gaulle le faisait à merveille, et Mitterrand un peu. La fonction présidentielle dont Emmanuel Macron est imbu implique un contact direct avec le peuple, un langage simple, des objectifs clairs, pour le moins entendu par les citoyens. Or nous ne savons toujours pas quelles sont les priorités du président de la République, quels chemins l'on emprunte, lesquels on évite. A la croisée des chemins, il n'y a plus "d'en même temps". Il y a un choix. Churchill, de Gaulle, Kohl, Jean-Paul II, les hommes qui ont dominé l'Europe au siècle dernier, étaient de grands simplificateurs. Ils ne communiquaient pas, ils disaient ce qu'ils allaient dire.

   L'absence de dessein clairement avoué de la part de Macron explique la pagaille toute hollandienne de ces dernières semaines. D'où les maladresses de ses exécutants, qui se contredisent sans cesse en matière financière, donnant au peuple l'impression qu'on lui cache la vérité, parce que cette vérité n'est guère riante? Ajoutez à cela l'affaire du général de Villiers qui restera à Macron ce que l'affaire Leonarda fut à Hollande : un sparadrap dont il ne s'est jamais dépêtré. Nous avons besoin aujourd'hui, non de discours habiles, mais d'un langage de vérité. On attend toujours d'Emmanuel Macron un discours de référence".

                      Les conseillers de Macron qui se croient, bien entendu, "sortis de la cuisse de Jupiter", feraient bien de lire cette analyse pertinente. Mais sont-ils capables d'une telle humilité ?....


                 " En Turquie, l'économie de marché fait bon ménage avec un régime autoritaire et populiste, une démocrature comme on dit maintenant".

                Jacques JULLIARD




       
                                           JUPITER !!