" La France, la belle nation de Saint Louis et de Jeanne d'Arc, de Charles Péguy et de Paul Claudel a toujours eu un rôle particulier dans la diffusion de la Foi. Il faut parfois du feu pour nous ouvrir au ciel."
Cardinal SARAH
Réf. : Olivier Barbeau "Pitié, ne nous faites pas une Notre-Dame recyclable et inclusive"
(Le Figaro Vox 18 avril 2019)
Emmanuel Macron n'a pas mis longtemps à mettre bas le masque ....En réclamant "un geste architectural contemporain" à l'occasion de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris il a rassuré ses amis progressistes, laïcards,francs-maçons et autres écolos-bobos multiculturalistes qui ne rêvent que de faire disparaître l'Eglise catholique de notre beau pays de France. La restauration de Notre-Dame leur offre une occasion rêvée de poursuivre leur oeuvre destructrice : pas question donc de restaurer à l'identique, la cathédrale, symbole trop voyant des racines chrétiennes de la France consacrée par Louis XIII à la Vierge Marie : quelle horreur !....L'heure est venue d'en finir avec cette histoire de France et cette culture française qui n'ont jamais existé (!), quitte à transformer Notre-Dame en un vaste Barnum touristique où "les marchands du Temple" remplaceront les fidèles catholiques.
Dans un article paru dans le Figaro Olivier Barbeau tire la sonnette d'alarme :
"On pensait qu’avec la fin de l’incendie,
le pire était passé. Il semblerait que de plus grands périls menacent la
cathédrale. Le futur chantier s’est transformé en quelques jours en un champ de
bataille. C’est plus qu’une version nouvelle de la querelle des Anciens et des
Modernes qui fait désormais rage. C’est la mémoire de la France elle-même que
certains voudraient, de façon explicite, enterrer. C’est l’Histoire de notre
pays qui s’apprête à être réécrite, sous couvert d’innocentes mises au goût du
jour.
Faut-il restaurer la cathédrale du XIIIe
siècle, auquel cas il faudrait aussi repeindre les statues et les façades de
couleurs vives comme à l’époque, ou bien respecter Viollet-le-Duc ? Le débat
sur ce que peut signifier l’authenticité d’un monument maintes fois remanié est
loin d’être clos. Pour l’heure, c’est à notre sens une autre question qui se
pose, beaucoup plus fondamentale. Les déclarations étranges se multiplient :
Édouard Philippe annonce l’organisation d’un concours pour concevoir une
nouvelle flèche « adaptée aux enjeux de notre époque ». D’autres proposent de
remplacer l’ennuyeuse toiture providentiellement partie en fumée par une
magnifique serre qui serait un « espace laïc transparent ». « Sans abattage
d’arbre » est-il précisé. D’autres enfin, comme le site Rolling Stone,
remarquent que le monument était un symbole très lourd d’une « Europe
chrétienne idéalisée qui n’a jamais existé » (sic). Un architecte de
l’université d’Harvard, Patricio del Real, aurait déclaré : « le bâtiment était
si chargé de significations que son incendie semble un acte de libération ». Et
Rolling Stone d’enfoncer le clou : « toute reconstruction doit être une
réflexion non sur la vieille France, ou sur la France qui n’a jamais existé —
la France non-laïque blanche — mais sur la France d’aujourd’hui, une France qui
est en train de se faire ». L’idée de reconstruire à l’identique serait « naïve
», le futur bâtiment devant être une expression de « ce que nous sommes
aujourd’hui ».
Le débat autour du chantier de
Notre-Dame est révélateur des fondamentalismes sur lesquels est bâtie notre
modernité.
A-t-il été « naïf » de reconstruire
l’opéra de la Fenice ou le parlement de Bretagne à l’identique ? Attend-on des
Grecs qui relèvent le Parthénon un geste architectural pour mettre Phidias au
goût du jour ? Ajoutera-t-on à la Joconde une marque des « enjeux de notre
époque » lors de sa prochaine restauration ? En quoi au juste serait-il
nécessaire qu’un bâtiment historique rénové soit plus remanié que ne l’est un
tableau ancien ?
Notre-Dame court le risque d’être
confisquée par notre siècle. La rénovation servant de prétexte de bon aloi
pourrait bien n’être que le faux-nez d’une volonté plus pernicieuse de profiter
des travaux pour stériliser ce symbole gênant d’une époque que l’on veut
oublier. Certains y voient clairement l’occasion rêvée de faire progresser leur
agenda révolutionnaire, en transformant le témoin d’un passé haï en une
célébration de l’ordre nouveau. Le débat autour du chantier de Notre-Dame est
révélateur des fondamentalismes sur lesquels est bâtie notre modernité.
Le culte de la terre-mère, d’abord,
voudrait interdire le « sacrifice » d’arbres pour rebâtir, ignorant la
possibilité d’une gestion raisonnée des forêts. L’être humain étant considéré
comme un parasite à la surface du globe, tout monument est en soi une
provocation qu’il convient d’expier. Les totems écologiques que sont les
éoliennes ne suffisant plus car leur effrayant bilan réel commence à être
connu, d’autres gestes ostensibles de soumission seront réclamés. Quoi de plus
visible que le toit de Notre-Dame ? Il lui sera demandé demain, au minimum,
d’être à énergie positive et recyclable.
Laissons notre époque à la porte de la
cathédrale.
La seconde obsession contemporaine qui
s’exprime dans certaines prises de position est la célébration permanente du
progressisme, présenté comme l’aboutissement heureux de l’histoire morale après
des millénaires d’errements. L’incendie de Notre-Dame est ainsi transformé en
une sorte de nouveau bûcher des vanités. Les Savonarole modernes nous crient de
renier nos anciennes passions, d’oublier ces absurdes ferveurs qui ont conduit
des gens vivant il y a huit siècles à édifier ces vaisseaux de pierre désormais
passés de mode. En réalité il ne s’agit pas d’un combat des chrétiens contre
les autres religions, des croyants contre les non-croyants, mais d’une
l’opposition entre ceux qui reconnaissent l’importance (et l’existence !) de
nos racines, et les apôtres de la nouvelle foi égalitaire. Selon cette dernière,
l’ordre ancien doit faire l’objet d’une damnatio memoriae méthodique
afin d’y substituer le visage riant d’une modernité inclusive, solidaire,
durable et festive.
Pitié pour Notre-Dame ! La faire vivre
avec son temps serait la rendre intempestive. Ne lui faisons pas porter d’autre
message que celui que ses bâtisseurs ont voulu transmettre. Respectons le
témoignage de ferveur et de courage qu’ils nous envoient à travers les âges et
laissons notre époque à la porte de la cathédrale. N’exigeons pas d’un tel
monument qu’il rentre dans notre siècle, précisément parce que c’est en restant
intemporel que sa portée restera universelle."
Non, Monsieur Macron, les catholiques ne laisseront pas souiller leur cathédrale. "L'idéologie, cette fable qui se prend pour la réalité" (Chantal Delsol), ne peut rien contre des siècles d'histoire qui ont modelé notre pays.
"L'opposition entre le passé et l'avenir est absurde. L'avenir ne nous apporte rien: c'est nous qui pour le construire, devons tout lui donner."
Simone WEIL