" Un chef, c'est fait pour cheffer".
" Bien sur que je suis de gauche, je mange de la choucroute et je bois de la bière".
" Ne poussez jamais le chat dans les coins".
"Il aimait la vie comme il aimait la France". Cette phrase de Guillaume LARRIVE, député LR de l'Yonne, résume parfaitement l'homme Jacques CHIRAC. L'image de "l'animal politique" est plus contrastée et moins "œcuménique" ..... Pourquoi avoir refusé de graver dans la Constitution de la V ièm République les "racines chrétiennes de la France" ? Une faute morale et un calcul politicien qui entachent à jamais un gaullisme revendiqué. Le radical socialiste Chirac n'était jamais loin !
Proche des Français, chaleureux, sympathique, il était aux antipodes de l'arrogance et du mépris de ceux qui nous gouvernent depuis 2007. Jamais la crise des "gilets jaunes" ne se serait produite avec cet homme qui connaissait la "vraie vie" et n'hésitait pas à "tâter le cul des vaches". Tout à la fois "facho mili", humaniste, apôtre de la repentance, défenseur acharné du "modèle social" français, énarque atypique qui préférait sa terre de Corrèze aux lambris de la République, il incarnait tant de visages de la France !......
David Brunat, écrivain et ancien conseiller politique, parle avec humour de cet amour que portait Jacques Chirac à la France et aux Français dans un article intitulé : "C'était la France....et pas n'importe laquelle, celle de Jacques Chirac".
Réf. : Le FigaroVox, 27 septembre 2019
"Il faisait partie de cette
confrérie aujourd’hui en danger qui fume des clopes, roule au diesel et appuie
gaillardement sur le champignon. Il préférait la tête de veau au quinoa, il
courait les bistrots dans les coins les plus perdus plutôt que les cafés en
vue, bâfrait comme un ogre, fumait comme un sapeur, jurait à l’occasion comme
un charretier.
La proximité avec les gens lui était
comme une seconde nature.
Il avait épousé le parti de cette France
qu’on n’appelait pas encore périphérique, ce pays réel et rural, terrien, paysan,
qu’il aimait d’amour et sur lequel il avait bâti sa légende et son formidable
capital de sympathie accumulé au fil de ses pérégrinations infatigables de
foire en comice agricole, de salon en congrès, de meeting en exposition, de
visite en conquête électorale. C’était un prince de l’accolade, du serrage de
louche, du petit mot qui fait plaisir ou réconforte.
Philippe Bas, qui fut son secrétaire
général à l’Élysée et qui lui a consacré un beau livre (Avec Chirac, éditions
de l’Archipel), résume merveilleusement les choses : « Charles de Gaulle a
beaucoup aimé la France, Jacques Chirac a beaucoup aimé les Français et je
crois qu’ils le lui rendaient bien », a-t-il écrit hier sur son compte twitter.
L’amour traversa sa vie. L’amour de son
pays et de ses compatriotes. De la politique, de la vie publique, de la
conquête du pouvoir et de son exercice. Des femmes. Des arts premiers. Du monde
rural. De la culture et de la diversité des cultures.
Il avait fait l’ENA mais il était à
mille lieues de l’image que les gens se font, à tort ou à raison, des énarques
- dominateurs et sûrs d’eux-mêmes, arrogants et conceptuels. Ce n’était pas,
pouvait-on se dire, le gars intimidant et rogue du genre à vous débiter un
cours de finances publiques, à vous toiser du haut de son savoir de clerc, à
vous apprendre la vie en oubliant de siffler une mousse, de rire de toutes ses
dents à des blagues un peu osées, de s’allumer une tige en faisant un bras
d’honneur à la Faculté et aux hygiénistes assermentés.
Il devait y avoir en lui bien du mystère
et de la complexité, une délicatesse artistique insoupçonnée, mais aussi de la
pudeur et de la compassion.
Nombre de nos concitoyens n’auraient pas
hésité à partir en vacances avec lui, tout en se gondolant devant sa dégaine de
président faisant relâche à Brégançon, une dégaine immortalisée, souvenez-vous,
par certaines photographies à la charge comique irrésistible, chaussettes sur
mocassins et bermuda.
Il faut dire qu’avec son long nez, ses
tics de langage, ses grands moulinets de bras et sa gestuelle saccadée, il fit
pendant des décennies le bonheur des imitateurs et des caricaturistes.
Sa dissolution ratée s’éleva au rang
d’un gag électoral d’anthologie, d’un fiasco abracadabrantesque (j’étais alors
un tout jeune et obscur conseiller dans le cabinet d’un de ses principaux
ministres, et tout le monde au sein dudit cabinet comme dans tout l’appareil
gouvernemental applaudissait à la mesure, n’imaginant pas une seconde qu’il en
résulterait une défaite cinglante et humiliante). Elle fut une mine d’or pour
les rieurs. Et il ne fait aucun doute que sa marionnette des "Guignols de l’Info" demeura des années durant l’une des plus drôles, les plus attachantes et les
plus justement populaires."
Cela, c’était l’image d’Épinal. Car, ce
que le grand public ignorait, c’est que le grand échalas aux appétits
insatiables que certains beaux esprits moquaient sans vergogne était aussi,
sous l’apparence du "bulldozer",comme l’avait surnommé son maître Pompidou
en rendant hommage à sa façon puissante, vorace, virile, gloutonne, de faire de
la politique - un poète en action, où le haïku et les arts premiers tenaient
une part aussi importante que méconnue. D’aucuns s’étonnaient de son goût pour
le sumo. Mais cet intérêt pour un sport à coup sûr si peu corrézien témoignait
du fait que ce Président-là n’était pas d’une seule pièce, tant s’en fallait,
et qu’il devait y avoir en lui, en vérité, bien du mystère et de la complexité,
une délicatesse artistique insoupçonnée, mais aussi de la pudeur et de la
compassion.
C’était un roc, dont le peuple français,
qu’il avait fait profession d’aimer, peut se souvenir avec émotion.
Car peut-être que le cul des vaches, les
pommes de la campagne de 1995 et l’image bonhomme d’un représentant du peuple
enraciné dans la glèbe, d’un gardien de la République des terroirs par ailleurs
et pendant si longtemps premier édile de la capitale de la France, peut-être,
donc, que toute cette geste patiemment construite et habilement contée
dissimulait l’essentiel, à savoir que ce grand fauve politique à la carrière
exceptionnelle, exceptionnellement longue et exceptionnellement résiliente,
était d’abord un humaniste et un visionnaire sans esbroufe.
C’était un homme chaleureux et visionnaire
: cohésion sociale, protection de la planète à Johannesburg, refus de la
deuxième guerre du Golfe", témoigne Catherine Vautrin, qui fut plusieurs fois
sa ministre, et que j’ai eu l’honneur de servir.
La "maison qui brûle", le refus de
l’aventurisme américain en Irak, la promotion des cultures les plus lointaines
et des arts les plus anciens figurent en tête de son héritage politique et sont
évidemment loin de se résumer à une banale « politique de proximité » dont tant
de discours ambiants nous rebattent les oreilles. Il avait une vision claire
des relations internationales et de la place de la France, de sa vocation
planétaire dans un monde complexe, et de l’avenir de l’humanité dans le
souvenir vivant de ses racines.
Il appartenait à la promotion "Vauban" de l’ENA. Un nom tout trouvé pour un bâtisseur et un preneur de forteresses
politiques, un hussard né, "une sorte de cavalier de la steppe" selon la
belle expression de son ami Denis Tillinac. C’était un roc, dont le peuple
français, qu’il avait fait profession d’aimer, peut se souvenir avec émotion."
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Chaleureux, respectueux du peuple, Jacques Chirac était le Président de la France profonde, le père d'une famille dont il a voulu préserver à tout prix l'unité. Cette obsession de la cohésion sociale l'a parfois conduit à l'immobilisme ou à commettre des erreurs de jugement qui ont pénalisé un pays qu'il chérissait ( pourquoi cet invraisemblable "principe de précaution" inscrit dans la Constitution ?).......
ADIEU CHICHI !!
" Allons boire à nos femmes, à nos chevaux et ceux qui les montent".
" Les emmerdes, ça vole toujours en escadrille".
" Etre dans le vent, c'est un peu avoir un destin de feuille morte".