lundi 27 novembre 2023

FRANCE "Tout est foutu !...."

 

 


 " Il n'y a pas de vent favorable pour celui qui ne sait pas où il va".

                                                           SÉNÉQUE


                                         Notre beau pays de France court jour après jour au désastre non seulement économique mais aussi social, démocratique et humain. Désastre amorcé dès les années quatre- vingt et qui s'est accéléré depuis par la volonté coupable de nos élites de faire table rase de tout ce qui faisait de la France un pays dans lequel il faisait bon vivre, en particulier en reniant son passé, son histoire, ses origines chrétiennes, ses Lumières, sa culture, son art de vivre et en ouvrant ses bras, sous la pression des technocrates incultes européens et contre l'avis des français, à un  mondialisme économique dévastateur, à un écologisme irraisonné et stupide, plus proche d'une idéologie implacable que d'un comportement  raisonné nécessaire non pas pour "sauver la planète" mais la préserver, à une dictature de la pensée et du "vivre ensemble" qui rejette cette belle idée de Nation au profit d'un moralisme castrateur et enfin à une politique migratoire totalement folle et suicidaire. 

                                       Les événements de ces dernières semaines sont une nouvelle illustration sanglante de cette descente aux enfers contre laquelle nos gouvernants par incompétence et lâcheté, ne peuvent ou ne veulent agir. 






                Quelques jours avant de nous quitter Jacques Julliard nous a laissé un "testament" qui n'est autre que la préface de son dernier livre : "Chronique de déclin français", dans lequel il fait part de son inquiétude devant la situation catastrophique du pays et son avenir proche, mais nous soumet également, non pas un programme, ("Vit-on jamais Jeanne d'Arc, Louis XI, Henri IV, Louis XIV, Danton, Bonaparte, Clemenceau, de Gaulle, en porteurs de pancartes?"), mais un projet pour rétablir "l'unité et la puissance françaises" :

                "  ....    .......   1. Il faut que la France redevienne une République, c’est-à-dire un lieu sûr pour ses citoyens, égaux en droits et en devoirs. Il est intolérable que la police ait recours à la violence. Il est non moins intolérable qu’on ait recours à la violence contre la police. À l’État de protéger ses citoyens et ses agents.

                                 2. Il faut en outre que l’École redevienne, non un champ d’expérimentation pour pédagogistes en folie, mais le creuset de la nation. Jean-Michel Blanquer l’avait compris. Mais quel chantier! (ndlr : apprendre à lire, écrire, compter et....chanter !...)

                                  3. Il faut que la France redevienne une puissance industrielle. Chevènement et Montebourg avaient raison. Les mondialisateurs se sont conduits comme des bradeurs. La réindustrialisation est la condition de la préservation et de la prospérité du pays, de son niveau de vie, de son emploi. C’est aussi la condition d’un partenariat efficace avec l’Allemagne. Aussi longtemps que la France continuera de décliner, tandis que l’Allemagne continuera de progresser, ce partenariat sera bancal et inefficace.

                                  4. Il faut que la France redevienne une espérance, pour elle-même, mais aussi, si l’ambition n’est pas démesurée, pour les autres peuples. Le monde est de nouveau entré dans une zone de tempêtes et l’Europe à fondement franco-allemand est aujourd’hui le seul moyen de s’opposer à la folie croissante des impérialismes rivaux. On n’imagine pas le changement que constituerait le brusque surgissement d’une parole européenne à vocation universaliste dans ce monde de barbares.

                     On l’aura compris, je ne suis ni populiste, ni nationaliste, ni souverainiste. Certes non. Mais je suis patriote. Je souhaite de toute mon âme que la crise actuelle de la conscience républicaine débouche sur un renouveau de la cohésion et de l’ambition française.

Comment faire? Ni la droite, ni la gauche, ni le centre ne sont capables, ou à tout le moins désireux, de se lancer dans cette grande révolution patriotique. Le mieux que l’on puisse exiger d’eux, c’est qu’ils ne fassent pas obstacle au renouveau quand il surviendra.

                     Le chemin qui est esquissé ici n’a au départ pas plus d’une chance sur quatre de s’imposer à une nation pour le moment en plein désarroi. C’est plus que de Gaulle en juin 1940. À un moment donné, il y faudra une voix, une inspiration. Pour l’instant, je ne l’entends pas, non plus que vous, d’ailleurs. Il faut bien laisser sa part à la Providence."    

               Réf. : Le Figaro / débats   6 novembre 2023            Jacques Julliard

                                 *****************

              Laissons donc une part à la Providence et relisons cette poésie de Victor Hugo qui voit dans la prière le seul recours à son chagrin :

     "J'avais devant les yeux les ténèbres.

       L'abîme qui n'a pas de rivage et qui n'a pas de cime,

       était là, morne, immense, et rien n'y remuait.

       Au fond, à travers l'ombre, impénétrable voile, je m'écriais:

      "Mon âme, ô mon âme ! il faudrait, pour traverser ce gouffre, où seul n'apparaît, et pour qu'en cette nuit tu marches, bâtir un pont géant sur des millions d'arches.

        Qui le pourra jamais?

        Personne ! ô deuil ! effroi ! pleure !".

        Un fantôme blanc se dressa devant moi et ce fantôme avait la forme d'une larme ;

         c'était un front de vierge avec des mains d'enfants :

         il ressemblait au lys que la blancheur défend :

         ses mains en se joignant faisaient de la lumière.

         Il me montra l'abîme où va toute poussière,

         si profond que jamais un écho n'y répond;

         et me dit : "si tu veux je bâtirai le pont".

         Vers ce pâle inconnu je levais ma paupière.

         Quel est ton nom ? lui dis-je.

          Il le dit : "la prière".

                                            Victor Hugo