" Vingt siècles d'histoire sont là pour attester qu'on a toujours raison d'avoir foi en la France."
Charles de GAULLE, (1943)
Beau témoignage sur l’un des 13 militaires morts en opération au Mali 26 novembre 2019, Clément Frison-Roche, capitaine au 5ièm régiment d’hélicoptères de combat.
Réf. : Le Président du Souvenir
Français – Nantes -
Henry-Xavier de Saint Maurice
Mort pour la France
Clément
Frison-Roche, le rayonnement et l’Au-Delà
"Je ne suis pas d’une famille de militaires
et je me suis toujours demandé comment elles faisaient avec ça. Ça : l’engagement, de
donner sa vie, à chaque instant, pour son pays, pour nous. Ça, cette réalité qu’ils savent, qu’ils
ont intégrée, qui fait partie du contrat, du paquetage. Une signature avec
ceux d’ici, leurs familles, un engagement partagé, et une signature avec
l’au-delà, l’au-delà d’eux-mêmes, l’au-delà tout court. L’Au-Delà tout grand.
À chaque fois que l’un de ces enfants
tombe, la même émotion nous submerge. Images des Invalides, et puis des
cérémonies dans nos villages. Toujours poignantes. Même quand on ne connaît pas
les familles. Ils
sont une part de nous.
Et puis il arrive que ce jeune militaire
français, comme hier, soit un nom, un visage connu, proche.
Il arrive que les hasards de l’existence
vous amènent à rencontrer une de ces familles, celle de Clément.
Extraordinaires, oui, au sens premier du mot. Toujours pour cet engagement
rare. Pour bien d’autres raisons aussi, comme nous avons pu le découvrir en
nouant une amitié forte.
Clément Frison-Roche est l’un de ces
treize militaires. Clément est le fils de ces amis proches, Maguelonne et
Benoît Frison-Roche, eux-mêmes officiers. Ce garçon plein d’allant. Cet
adolescent prometteur, gentil, ce grand qui a tant apporté à nos grands et à
nos petits. Et à nous. Cet élève unanimement apprécié de ses enseignants, que
Christine, mon épouse, a eu le plaisir d’avoir en cours, et qui illumine une
existence de professeur. Brillant, il savait rester modeste ; d’un grand
sérieux dans ses études, il irradiait une gaieté contagieuse jusque dans les
exercices les plus austères ; ses grandes qualités intellectuelles se
doublaient de qualités humaines encore plus rares chez un lycéen. Ce jeune officier
exceptionnel. Ce jeune mari. Ce jeune père.
La photographie que sa famille a choisi de
nous confier la montre avant son départ pour le Mali : en tenue de combat, sa
fille Victoire, rayonnante, dans ses bras, devant sa bibliothèque. Ainsi était
le Clément que nous avons connu, que nous connaissons. Rayonnant.
Sa mère déclarait hier : «J’ai
senti toute ma vie que mon mari pourrait disparaître brutalement. C’était
pareil pour Clément. Je l’ai toujours eu en tête, c’était en filigrane toute ma
vie. Je ne suis pas pour autant fataliste… Je suis brisée mais je savais que ça
pourrait arriver. J’y ai pensé en lui disant au revoir il y a deux mois. »
Tous les souvenirs affluent, les images,
les inquiétudes.
À son
épouse, à ses parents, à ses frères et sœurs, nous adressons nos sincères
condoléances, nous les serrons très fort dans nos bras de père et de mère. Que
le rayonnement de Clément, que la foi qu’il partageait avec eux les portent
dans ces journées terribles."
Pascal
CELERIER
" La France n'est réellement elle-même qu'au premier rang. Notre pays, tel qu'il est, parmi les autres, tels qu'ils sont, doit, sous peine de danger mortel, viser haut et se tenir droit. Bref, la France ne peut être la France sans la grandeur."
Charles de GAULLE, (Mémoires de guerre)