vendredi 1 mars 2024

ENERGIES : Mensonges d'État. RENOUVELABLES : Assez !

 


                                    

"L'objectif est d'apporter aux pays membres une énergie abondante et bon marché."

 Traité de Rome, 1957, Communauté européenne du charbon et de l'acier


                      Il est rare de lire une telle analyse, équilibrée, documentée, raisonnée et factuelle dans un monde médiatique et politique hystérique dès que le sujet du climat et celui de l'énergie sont abordés, obnubilé par la molécule de CO2 qui n'en peut mais, accusée de tous les maux sans qu'un débat contradictoire soit possible. Il en découle des décisions totalement déraisonnables dont les européens n'ont pas fini de subir les conséquences tant économiques et sociales que sociétales, à un point qu'ils ne peuvent imaginer, les mensonges d'Etat dépassant l'imaginable.

Puisse le livre de Samuel Furfari être lu par ceux qui nous gouvernent ! Il est encore temps de changer de cap et nous éviter le pire. LE TEMPS PRESSE !!


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Charles Jaigu : « Les énergies renouvelables, ça commence à bien faire »

       Réf.  Le Figaro, 29 février 2024                                        



                             

CHRONIQUE - Samuel Furfari a été un expert de l’énergie pour la Commission européenne. Il a aussi enseigné à l’Université libre de Bruxelles. Son livre est à lire d’urgence avant les élections européennes.

 

                             Lorsqu’il est entré à la direction de l’énergie de la Commission européenne, le tout jeune ingénieur Samuel Furfari ne savait pas qu’il y resterait trente-six ans. La règle de la mobilité entre les services n’était pas encore en vigueur. Ainsi a-t-il pu voir changer la politique européenne de l’énergie, pour le pire. Samuel Furfari a la moustache en virgule, et un léger accent belge. Il est le fils d’immigrés qui faisaient la récolte des oranges en Calabre, venus dans les années 1950 travailler dans les charbonnages belges. Après ses études d’ingénieur, il est recruté à la Commission pour réfléchir, déjà, sur l’après-pétrole.

             On est en 1982, et on lui demande d’étudier la piste des carburants de synthèse, sujet de son doctorat. « Nous pensions tous que le pétrole serait fini à la fin du XXe siècle, de nombreux experts l’avaient annoncé, et nous ne mettions pas ça en question », se souvient-il. À l’époque, la Commission embauche des ingénieurs. Aujourd’hui, nous apprend-il, « le recrutement est plus politique, ils sont beaucoup moins nombreux : on fait appel à des consultants extérieurs ». Furfari a tout vu en matière de prédictions et de contre-prédictions.

            « Au début des années 2000, un conférencier nous avait annoncé qu’il y avait d’énormes réserves de gaz dans le monde. Cela contredisait nos certitudes. J’étais furieux et je ne le croyais pas. Mais il avait raison. La directive européenne qui interdisait l’électricité produite par le gaz naturel pour cause de réserves insuffisantes a été supprimée. »

               Furfari a préparé les directives qui ont fixé le cap européen décennie après décennie. Il a même été chargé des premiers cahiers des charges sur le développement durable et de l’écologie. Et il a appris à trier. De toutes les lubies de production d’énergie avec les algues ou la canne à sucred’hydrogène et de méthane, il lui reste deux certitudes : 

« Le nucléaire est l’avenir de l’électricité, le gaz est l’avenir de l’énergie, car il combine plusieurs avantages : il est peu émetteur, facile d’emploi, utile aussi bien pour chauffer que pour se déplacer ou faire de la chimie », nous dit Furfari, qui souligne l’abondance des réserves, qu’il s’agisse de l’Australie, de la Méditerranée orientale ou du gaz de schiste, dont l’Union européenne s’est privée par idéologie.

« Le choix du manichéisme énergétique »

                            Pendant cinquante ans, la Communauté européenne a considéré que la sécurité de son approvisionnement énergétique était prioritaire pour la croissance et le bien-être. « Cette conviction remonte à l’union du charbon et de l’acier, en 1952 », observe-t-il justement, « En 1957, le traité de Rome dit que l’objectif est d’apporter aux pays membres une énergie abondante et bon marché ». C’est ce qui fut fait. D’abord en continuant la mutualisation du charbon, puis en se tournant vers l’espoir d’une énergie nucléaire, avec le traité Euratom.

 

On accuse parfois ce marché de l'énergie d'être libéral, mais c'est tout le contraire, il est faussé par la décision de subventionner les énergies renouvelables

                                            Samuel Furfari

                              Et puis tout a changé. La Commission « a fait le choix du manichéisme énergétique ». Ne cherchons pas trop loin la cause : la peur climatique et le mythe des énergies renouvelables ont pris possession de « Bruxelles-Strasbourg ». Et là, oui, les « mensonges » ont commencé. Bruxelles s’est mise sous influence quasi exclusive des Verts et de l’Allemagne, puis du traité de Paris en 2015. On peut le dire aujourd’hui : Angela Merkel aura été la plus mauvaise nouvelle énergétique de l’Europe. En 2006, à peine élue, elle impose au tout jeune marché européen de l’électricité - créé en 2002 - de surpayer les énergies renouvelables, qui sont les plus chères et les moins efficaces.

                            Comme le dit Furfari, « on accuse parfois ce marché de l’énergie d’être libéral, mais c’est tout le contraire, il est faussé par la décision de subventionner les énergies renouvelables ». En 2011, après Fukushima, Angela Merkel en rajoute une couche : elle abandonne le nucléaire et, au passage, laisse la France toute seule face au défi de l’EPR de Flamanville. La chancelière passe ensuite avec la Russie le fameux accord de distribution du gaz via le pipeline Nord Stream. « Elle le fait sans en parler à la Commission, qui a été mise devant le fait accompli. » Il faut lire le chapitre « L’Allemagne dirige la politique énergétique », de même que le chapitre sur le marché de l’électricité. Édifiant.

L’illusion de la transition énergétique

                               Mais bien sûr, il y a le réchauffement climatique, la crise de la biodiversité, la pollution. L’écologie n’a pas tout faux. Mais l’écologisme a tout faux.   

                              En matière de climat, Furfari nous dit qu’il est « agnostique ». Autrement dit, il a appris à se méfier des prédictions. Il a lu le rapport du Giec, et non pas son résumé, et il ne voit que des hypothèses très prudentes. Ce qu’il sait, en revanche, c’est que l’atmosphère est déjà saturée de CO2, résultat de l’activité humaine depuis 150 ans. Donc pourquoi nous épuiser à être les meilleurs élèves de la classe quand l’effet de nos conduites vertes, sinon vertueuses, sera marginal ?

« La masse de COdans l’atmosphère est aujourd’hui de 3400 milliards de tonnes, alors que les émissions mondiales sont de 34 milliards de tonnes par an. Le flux représente donc 1 % du stock », écrit-il.

                               Et pourquoi continuer de parier sur les renouvelables, quand on a déjà investi plus de « 1000 milliards d’euros » dans l’UE sans déboucher sur une innovation de rupture ? Disons-le autrement : la transition énergétique est une dangereuse illusion.

 

Si l'UE n'avait pas manipulé le marché, les prix de l'énergie seraient aujourd'hui moins chers 

                                         Samuel Furfari

                                 Que veut dire cette formule récitée à tue-tête ? « Que l’on substituera dans les trente ans qui viennent les énergies renouvelables aux énergies conventionnelles. » Bien sûr, le mix évoluera, mais jamais, affirme l’auteur, l’Union européenne ne pourra sécuriser son approvisionnement en énergie par le soleil et le vent. À moins de choisir la décroissance. Un choix dont il faut bien mesurer la conséquence suicidaire. Il créera des déserts industriels, il multipliera le vote populiste. Le chaos.

« Vous êtes un perdant »

                                  C’est un comble, à l’heure où les dirigeants européens, Emmanuel Macron en tête, ne parlent que de restaurer leur souveraineté industrielle. Mario Draghi, ancien patron de la BCE, l’a dit il y a deux jours : « L’Europe ne peut pas être compétitive si nous payons trois fois plus cher le prix de l’électricité qu’aux États-Unis et cinq ou six fois plus le gaz naturel que dans le reste du monde. »

Ce que Furfari explique ainsi : « Si l’UE n’avait pas manipulé le marché, les prix de l’énergie seraient aujourd’hui moins chers. Cela n’aurait que marginalement modifié les émissions mondiales de CO2 puisque sa part ne représente que 9 % des émissions mondiales. ».

                                 Après tout, on peut considérer qu’il fallait essayer. L’Union européenne a voulu donner l’exemple, et pendant ce temps le reste du monde continue à consommer des hydrocarbures moins chers et incomparablement plus efficaces. Furfari cite l’eurodéputée italienne Elisabetta Gardini : « Si vous pensez être un leader, mais que personne ne vous suit, vous êtes un perdant. »                

                   


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                  Il est encore temps de réagir, notamment accélérer la construction de centrales nucléaires, stopper le développement mortifère des énergies renouvelables, rétablir l'utilisation raisonnée des énergies fossiles, autoriser les moteurs thermiques à circuler de nouveau, développer le gaz de schiste, etc...ceci tout en assurant une transition énergétique raisonnable qui permettra alors, dans un avenir lui aussi raisonnable, une cinquantaine d'années au minimum, de diminuer gaz et pétrole, peut-être ..... 


                   " L'écologie n'a pas tout faux. L écologisme a tout faux.'

                                    Samuel FURFARI