jeudi 11 novembre 2021

DE GAULLE , LE VRAI, L'UNIQUE

 



" La France c'est plus que les Français du moment, la France elle vient de loin."

             Charles DE GAULLE

 

               Tous nos politichiens déculturés qui se réclament du général de Gaulle et qui, toute honte bue, s'autoproclament héritiers du gaullisme seraient bien avisés de lire la chronique de Mathieu Bock-Côté et se poser la question : suis-je digne de cet héritage? Hélas, ils n'en feront rien, aveuglés par leur ambition de pouvoir et gonflés de suffisance. 

Avertissement de l'auteur de ce blog : " Toute ressemblance avec mesdames Hidalgo, Le Pen et Pécresse, messieurs Barnier, Bertrand, Ciotti, Juvin, Mélanchon, Montebourg, Philippot, Zemmour et consort n'est pas fortuite !...".

             

Réf.: Le Figaro, 6 novembre 2021

           «Charles de Gaulle: celui rêvé par l’époque et le vrai»

                                    Mathieu Bock-Côté 

                     Dans un peu moins d’un mois, les Républicains choisiront leur candidat pour la présidentielle. Ce parti se veut l’héritier en ligne droite du général de Gaulle, et ceux qui entendent en porter les couleurs ne cessent, pour de bien compréhensibles raisons, d’y multiplier les références. On se place sous sa protection, on prétend continuer son œuvre, sans qu’on ne la définisse vraiment. Mais le de Gaulle officiel est souvent un de Gaulle en carton-pâte, déconstruit et reconstruit, sans aspérité, qui ressemble bien peu au de Gaulle historique, qui a modelé les événements, qui a pesé sur le cours de l’histoire. C’est d’ailleurs ce que souligne Franz-Olivier Giesbert, dans un remarquable ouvrage, Le Sursaut, ayant l’immense vertu de nous rappeler l’existence d’une réalité antérieure à son aplanissement par plusieurs décennies de polissage médiatique.

                  C’est peut-être le mauvais sort réservé aux personnages historiques: c’est en se désubstantialisant qu’ils deviennent consensuels et vénérés par ceux qui, en d’autres temps, les auraient diabolisés. Faut-il vraiment rappeler que le général de Gaulle fut traité de fasciste lors de son retour au pouvoir en 1958? Dès cette époque, la référence au fascisme s’était affranchie de toute référence au fascisme tel qu’il s’est manifesté dans l’histoire comme idéologie et servait exclusivement à maudire ceux que la gauche désignait à la vindicte publique.

Peuple historique

                   Ce grand écart entre le de Gaulle officiel et le de Gaulle historique, on le voit d’abord lorsque vient le temps de définir la nation. La France d’aujourd’hui est souvent définie par ses élites dans le langage exclusif des «valeurs de République». Cette formule, souvent prononcée de manière incandescente, est censée expliciter le lien entre les Français et définir la part sacrée de l’existence commune. Au fil des années, la référence aux valeurs de la République s’est substituée à celle de l’identité française, ancrée dans un peuple historique, traversant les siècles et les régimes. Il s’agit, au mieux, d’une forme de minimalisme identitaire formaté dans la matrice du contractualisme moderne, incapable de saisir le noyau mythique qui structure la conscience d’un peuple.

                     De Gaulle, au contraire, s’ancrait dans la profondeur de l’histoire, plongeait au fond des âges, et savait que les peuples ne sont pas des entités interchangeables, qu’on pourrait condamner à cohabiter malgré leur volonté, sans égard pour leur tempérament culturel, leur psychologie politique, leur inconscient historique. Lorsqu’il était question de la définition de la nation, de Gaulle était assez étranger à l’ergotage sur les «valeurs de la République» et savait qu’on ne saurait définir l’identité d’un peuple en faisant appel à de simples abstractions philosophiques. C’est d’ailleurs au nom d’une légitimité nationale plus profonde qu’il s’imposera par deux fois dans la vie politique. Le problème n’est pas exclusivement français: nos sociétés ne savent plus penser les peuples, ce qui ne veut pas dire qu’ils cessent d’exister. Lorsqu’elles s’en rendent compte, elles les traitent comme des réalités résiduelles à balayer de la surface de l’histoire, et n’y voient qu’une coagulation de préjugés à déconstruire.

Souveraineté nationale

                      De Gaulle s’éloigne de nos contemporains sur un autre point central: le rapport à l’État, et plus particulièrement, à la souveraineté. La V République avait pour vocation, justement, de restaurer le pouvoir, de lui redonner une capacité. À certains égards, il aura voulu restaurer la monarchie sous une forme républicaine, ce qui était encore une manière, chez lui, de s’inscrire dans une logique de continuité historique. Ceux qui auront, au fil du temps, aliéné la souveraineté nationale et populaire en légitimant une emprise croissante des juges sur le processus politique, au nom du contrôle de constitutionnalité, d’abord, et des engagements internationaux de la France par de nombreux traités, ensuite, n’ont pas actualisé la philosophie politique gaullienne, mais l’ont dénaturée, et peut-être même trahie, tout simplement.

                      On voit que la référence obsessionnelle au gaullisme est trompeuse, puisqu’elle sert paradoxalement à faire écran sur le noyau philosophique et doctrinal auquel adhérait le général de Gaulle, et qui commandait son action, quoi qu’on en pense. Ce gaullisme, retourné contre lui-même chez ceux qui prétendent le servir et le poursuivre, est étranger et même contradictoire avec la pensée politique du général de Gaulle qui aura commandé son action en 1940, en 1958, en 1962 et en 1969. Osons ce constat: la doctrine de De Gaulle, s’il revenait, le condamnerait sans doute à être classé à l’extrême droite. Il verrait probablement ses contemporains tendre contre lui un cordon sanitaire. C’est même au nom du gaullisme qu’on l’accuserait d’antigaullisme.

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            A l'heure de la disparition d'Hubert Germain, dernier des 1038 compagnons de la Libération, jamais notre pays n'a été autant en danger depuis la Libération, miné par l'abandon programmé des valeurs qui font la force d'une Nation: Indépendance nationale, respect de la Famille, reconnaissance de son Histoire, Economie libérale au service de tous, Justice indépendante, Enseignement respectueux de sa mission de diffusion du savoir pour tous à commencer par les fondamentaux : "lire, écrire, compter", .....  "Vaste programme" aurait dit le général !.....


"Le général de Gaulle, en voici un qui est sûr de son éternité."

            François MAURIAC

"Je veux une France libre et des Français heureux."

            Henri FERTET,  Compagnon de la Libération