lundi 24 mai 2021

CONCERT : REQUIEM de Michaël HAYDN

 





" Après la parole de Dieu, le noble art de la musique est le plus grand trésor au monde."

               Martin LUTHER


  Programmé en juin 2020 et reporté en Mai 2021, le concert annuel de l'Ensemble Vocal Renaissance sera donné en 2022 ....si la situation sanitaire le permet ! 

 La présentation vous est proposée en avant-première, en espérant que la réalité finira bien un jour par triompher de la fiction !....

 

 

                             Le concert de ce soir consacré à Johann Michael HAYDN et Wolfgang Amadeus MOZART met à l’honneur la musique sacrée baroque de la deuxième partie de XVIII ièm siècle. Cette musique d’un clacissisme absolu est définie par Nikolaus Harnoncourt comme « un art sublime, expression du malheur, de la souffrance de la mort mais aussi du bonheur, de l’espoir et de la gratitude. »

  

  Johann Michael HAYDN (1737-1806) 


                    

 

                  Plus proche de Mozart par son style de musique que de son frère Joseph, Johann Michael Haydn fut célèbre à son époque comme compositeur de musique religieuse, et notamment de trois Requiem dont le Requiem en ut mineur redécouvert au début des années 2000. Ses œuvres exercèrent une impression durable sur Mozart, son contemporain, mais également sur certains compositeurs romantiques allemands dont Franz Schubert qui écrivit : « Que ton esprit paisible, m’enveloppe, mon cher Haydn, et même si je ne puis être aussi calme et serein, personne sur cette terre, probablement, ne te vénère autant que moi ».

                Ainsi le Requiem de Mozart, écrit 20 ans plus tard, apparaît comme un hommage appuyé de celui-ci, une reconnaissance émue de ce qui reste le chef-d’œuvre de Johann Michael Haydn : le Requiem en ut mineur.

               Composé en 1771 en mémoire du prince archevêque Sigismond, son mécène, disparu la même année, il fût joué à Salzbourg en présence de Mozart et de son père Léopold.

                Cette œuvre vibrante par son intensité dramatique, composée par un homme accablé de chagrin et de douleur après la mort de sa fille et de son mécène, nous entraine tour à tour dans l’affliction la plus cruelle (Introït), l’effroi mais aussi la confiance (Dies irae et Lacrimosa), l’apaisement (Benedictus), et la nostalgie (Agnus Dei) pour s’achever dans une atmosphère de sérénité majestueuse (Requiem aeternam) et jubilatoire (Cum sanctis tui) qu’autorise la foi en la miséricorde de la vie.

 

  Wolfgang Amadeus MOZART (1756-1791)




               La musique sacrée de Mozart est irriguée d’une grande dévotion à la Vierge Marie, baignée d’un sentiment de crainte mais aussi de sérénité qui finit par s’imposer.

               Composé en 1781 le Kyrie en ré mineur (KV 431) est considéré comme un des plus hauts chefs-d’œuvre de la musique de Mozart. Véritable condensé de l’art et du tragique mozartiens, cet appel à la pitié divine est aussi une reconnaissance appuyée de la miséricorde.

                L’entrée des chœurs éclate comme un cri de détresse et de douleur, suivi d’une insistante supplication, appel et plainte mêlés, puis d’un apaisement sans cesse grandissant. Un souffle consolateur éteint alors ces plaintes et le caractère tragique de cette œuvre d’une grandeur et d’une intensité incomparables.

 

 

                 Composé en 1791 le motet pour quatre voix Ave verum Corpus en Ré Majeur (KV 618) est l’œuvre religieuse la plus connue de Mozart avec le Requiem.

                  L’idée obsessionnelle de la mort est au cœur de ce motet poignant. La souffrance, la douleur, omniprésente mais contenue, et enfin une mort sereine sont, tour à tour, évoquées dans cette prière admirable et profonde, consolatrice et pleine d’espérance.

                  Un des nombreux biographes de Mozart exprime parfaitement la beauté de cette sorte d’absolu de la prière lorsqu’il écrit à propos de l’Ave verum Corpus : « Et quand des voûtes sacrées, l’Ave verum Corpus monta pour la première fois au séjour des bienheureux, Palestrina put se se dire : « Gloire au Seigneur ! mon œuvre est accomplie. On chante maintenant sur la terre comme le chœur des élus chante dans les cieux ». ».

 

 

                   Composé en 1779 pour Pâques, célébration de la résurrection du Christ, le motet Regina coeli en Do Majeur (KV 276) est un véritable hymne jubilatoire à « la Reine du Ciel ». C’est en raison de sa dévotion à la Vierge Marie que Mozart écrivit ce remarquable motet.

                    Souvent considéré comme la parfaite illustration de l’idéal salzbourgeois de la musique il sonne comme une explosion de joie : « Regina coeli, laetare », et fait retentir de ses pieuses jubilations la nef des églises.


       Si « l’idéal exige une incarnation », les œuvres interprétées ce soir en sont une formidable illustration. Assurément le surprenant jugement de Charles Gounod sur le Requiem de Mozart : « Ce n’est pas ainsi qu’on entre dans une église » !... n’est pas d’actualité !


             " Le violon frémit comme un cœur qu'on afflige,

               Valse mélancolique et langoureux vertige."

                          Charles BAUDELAIRE,  Harmonie d'un soir