
"Le monde est un chaos, et son désordre excède tout ce qu'on y voudrait apporter de remède".
Pierre CORNEILLE
La chronique parue dans le Figaro du 23 Juin dernier de Dominique Lecourt, directeur de l'Institut Diderot, sous le titre "Le bio tue (aussi)" est un régal. Voilà une remise en cause intelligente et pleine de bon sens de la pensée unique du "tout bio" obligatoire et une réhabilitation raisonnée et raisonnable du "l'agro-industrie" et de la culture des OGM, condamnée sans appel par le bobo soi-disant paysan José Bové comme "culture de la mort"; ce même José Bové étonnant muet depuis quelques semaines après l'épidémie allemande dont l'origine avérée est une ferme "bio" qui cultive des graines germées !.....
Quelques morceaux choisis de cette chronique qui reprend notamment les "recommandations d'experts bio" vantant les vertus des graines germées :
"...des graines germées dans l'assiette font souffler un vent nouveau dans l'alimentation quotidienne. Elles donnent un ton gai et ludique tout en contribuant à notre équilibre nutritionnel"..... et encore: " Pour le palais, la rencontre est souvent innovante....les graines germées et leurs fines pousses nous invitent à une fantaisie décorative qui nourrit aussi le regard".!!!! Les victimes allemandes et leurs familles doivent regretter d'avoir cru ces charlatans du bio......
Dominique Lecourt ajoute: "..ces grandes idées incarnées par ces fameuses petites graines se traduisent, par exemple, par une détestation implacables des engrais (chimiques!) au bénéfice du fumier (vivant!).".... "... et encore: "les graines incriminées ont été mises en culture à 37°C dans l'eau pendant plusieurs jours, exposées à un milieu très favorable à la prolifération des bactéries...". Ajoutons que la culture biologique utilise des engrais à base de cuivre et de soufre, éléments chimiques qui n'ont rien à envier à ces fameux pepticides tant décriés par les ayatollahs du bio.
Espérons, sans trop y croire, avec Dominique Lecourt qui " s'interroge sur le silence qui s'est soudain abattu sur cette épidémie dès qu'on a réussi à identifier la bactérie et à localiser son origine, qu'après avoir si fortement dénoncé le manque de transparence de l'agro-industrie, les acteurs du bio s'appliquent à eux-mêmes des exigences comparables".
En conclusion, j'ai bu du "petit lait" (pasteurisé!) en lisant cette succulente chronique...
"Pas plus que les produits de l'agro-industrie ne représentent pas la mort, l'agriculture biologique ne saurait être identifiée à la vie".
Dominique LECOURT