lundi 10 mai 2010

BP, HISTOIRE D' HYDRATES




  1. BP est en mauvaise posture après l'explosion de sa plateforme pétrolière dans le golfe du Mexique. Une seule certitude, quoiqu'elle fasse son image est ternie pour très longtemps et elle ne peut compter que sur elle-même pour sauver ce qui peut l'être encore. Entre le gouvernement américain qui clame haut et fort que "BP paiera" et les médias qui attendent avec impatience l'arrivée du pétrole sur les côtes de Louisianne ( quelle déception lorsque "les vents ne sont pas favorables" (!) et repoussent au large la nappe de pétrole...), la marge de manoeuvre de BP est faible. Une seule solution, communiquer sur l'aspect technique du problème, ce que la compagnie anglo-hollandaise a courageusement commencé à faire.
La limite de cette stratégie est la compétence technique des médias absolument incapables
de rapporter correctement les explications données. L'exemple des problèmes rencontrés par BP lors de la pose d'une "cloche" destinée à récupérer les fuites de pétrole en est une criante illustration. Depuis deux jours les médias tentent en vain d'expliquer clairement ce que peut bien signifier " le bouchage de la cloche par des HYDRATES".....Les tentatives d'explication de soi-disant "experts" font peine à voir! BP ne peut que s'en féliciter, car pendant que les médias tentent d'expliquer ce qu'ils ne comprennent pas, les attaques contre la compagnie pétrolière cessent quelque peu.
Pour ceux qui ne veulent pas "mourir idiot" il est utile de savoir que les hydrates se présentent sous forme de glace qui se forme dans certaines conditions de pression et de température en présence d'eau et d'hydrocarbures légers comme le méthane et l'éthane qui sont présents dans le pétrole brut, en quantité plus importante d'ailleurs dans un pétrole léger américain. Ainsi plus la pression est élevée et la température basse, plus la formation des hydrates est favorisée. Les conditions de la fuite à une profondeur de 1500 mètres ( Pression = 150 bars et température de moins de 10°C) sont "idéales" pour la formation d'hydrates.
La dissolution de cette "pseudo glace", hormis par baisse de la pression (difficile sous 1500 m. d'eau !!), est possible par injection d'eau chaude mais surtout de méthanol; cette technique a fait ses preuves dans l'industrie de raffinage.
Nul doute que les ingénieurs de BP vont résoudre avec brio ce problème et réduire puis supprimer les fuites. Il restera alors à la compagnie pétrolière à comprendre ce qui a pu se passer : erreur humaine (compétence, vigilance, ....), problèmes techniques( matériel obsolète, inadapté, ou mal entretenu), équipement de sécurité insuffisant ou déficient, .......L'enjeu est vital non seulement pour BP, mais aussi pour la profession toute entière.
"La théorie, c'est quand on sait tout et que rien ne fonctionne; la pratique, c'est quand tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi. Si la pratique et la théorie sont réunies, rien ne fonctionne et on ne sait pas pourquoi".
Albert EINSTEIN

2 commentaires:

  1. un dysfonctionnement des BOP peut-être...

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  2. La question à se poser est pourquoi les vannes de sécurité (MOV ou ROV)ne se sont pas fermées?

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