JOURNALISTE

"Le triomphe de la démagogie est passager, mais ses ruines sont éternelles".

Charles PEGUY

En plein scandale du "News of the World" une chronique du journal suisse Le Matin a remis les pendules à l'heure sur les limites de la liberté de la presse et les dérives de ceux qui s'en réclament, les journalistes.

Référence : "La liberté de la presse...hélas" Le Matin Dimanche (17 juillet 2011) Marc BONNANT, avocat.

Quelques extraits :

"Originellement, la presse avait vocation à rendre compte, à dire le réel, avec fidélité. Son impunité l'a enhardie. Elle s'est mise à l'inventer, à la recréer au gré de ses caprices et partis pris. Sa liberté s'est pervertie en licence, puis s'est dégradée en pouvoir"....

Le journaliste "ne répond de ses écrits, qui sont des actes, envers personne, il rend serfs les politiques, docile l'ordre judiciaire. Sans censure, ce qui est heureux, sans déontologie réelle et sans contre-pouvoir, il façonne, désormais, notre regard sur le monde plutôt que de le refléter".....

Les journalistes "d'investigation": ..."certains ont mis leurs points de déshonneur à être de cette horde-là".

"Lorsqu'un journaliste déclare "qu'une source proche du dossier lui a confirmé..." on peut retenir que quelqu'un a commis un délit dont le journaliste est le receleur impuni".

"Un journaliste qui force la sphère privée, qui exhibe ce qui relève de l'intime, qui brise des secrets, qui fouine, débusque et dénonce.......fragilise le lien social si ténu, si artificiel, en attisant au fond de chacun le pire qui est l'envie, la haine, le ressentiment".

"Au droit de savoir, opposons le droit...de ne pas savoir; à l'exhibition, la pudeur; à l'exigence perverse de transparence, l'éloge de l'ombre".

Tout est dit et bien dit. Une telle chronique pourrait-elle être publiée en France?....

"La vérité que l'on veut nue est une subversion, une provocation dangereuse, elle n'est socialement tolérable que vêtue et grimée ou masquée". Marc BONNAN