" Le vent d'hiver ne sera jamais aussi cruel que l'ingratitude de l'homme et le ciel glacial jamais aussi douloureux que le souvenir du bonheur perdu".
William SHAKESPEARE
Réf. : Jean-Philippe DELSOL Le FigaroVox 13 août 2019
Il est important chaque fois que nécessaire de faire entendre la voix de la raison face à la désinformation et à la police de la pensée qui sévissent depuis quelques années lors qu’est abordé un sujet aussi "brûlant" que le climat. L'article qui suit participe à ce combat nécessaire contre la pensée unique.
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"Chaque rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution
du climat (Giec) apporte son lot de catastrophes à venir. Il nous est annoncé
désormais une aggravation insoutenable de risques sanitaires et alimentaires
dus au réchauffement. L’augmentation accélérée de la population et les
émissions humaines de carbone précipiteraient la hausse des températures avec
tous les effets néfastes attendus en matière de sécheresse et de montée des
mers autant que de migrations ingérables ou d’instabilité financière.
Certes, le climat change. Il a toujours changé. Il faudra
faire évoluer les cultures, comme les hommes l’ont fait depuis des millénaires.
C’est l’Afrique du Nord et la Sicile qui servaient de grenier à blé des
Romains. Les Vikings se sont installés au Groenland lors de « l’optimum médiéval
», entre le VIIIe et le XIIe siècle, au cours duquel tout l’hémisphère
Nord a connu une longue série d’étés secs et chauds. Les mutations du climat
sont réelles.
Pour autant, l’instrumentalisation que certains veulent
faire de cette question très légitime est inquiétante. Il faut toujours se
méfier des marchands de peurs. Voilà deux siècles, Malthus affirmait que la
population était condamnée à une stagnation éternelle faute de pouvoir augmenter
la production agricole. Dans les années 1970, l’humanité s’alarmait d’un
possible refroidissement généralisé. À la même époque, le Club de Rome
prédisait que la Terre mourrait prochainement de faim. Le biologiste Paul
Ehrlich assénait : « Nous savons maintenant qu’il est impossible d’accroître la
production de nourriture à une cadence telle qu’elle suive l’accroissement de
la population. » L’antienne même du Giec.
Et pourtant, malgré ces sombres prédictions sur l’épuisement de notre
planète, les capacités agricoles ne manquent pas. Et le sort de l’humanité
s’améliore continûment en faveur du plus grand nombre. La très grande pauvreté
(moins de 1,90 $ de revenu par jour) concerne désormais moins de 10 %
de la population mondiale, soit quatre fois moins qu’il y a trente ans. Entre
1820 et 1992, le revenu moyen des habitants du monde a augmenté de sept à huit
fois, a évalué l’économiste Angus Deaton. Dans le monde, les classes moyennes
sont celles qui ont bénéficié des gains de pouvoir d’achat les plus élevés au
cours des trente dernières années, a démontré l’économiste Branko Milanovic.
L’erreur fatale de ces nouveaux cavaliers de l’apocalypse est toujours de méconnaître la plus
importante des richesses de la terre, infinie: l’homme. Celui-ci est une
ressource pour lui-même, qui augmente au fur et à mesure que croît la
population. Il est capable d’innover sans cesse pour tirer un meilleur parti
des moyens à sa disposition ou pour en trouver de nouveaux. L’homme a démontré
son habileté à recycler ce qu’il produit, à développer de nouvelles technologies
plus efficaces, moins consommatrices, à s’adapter à son environnement. Chaque
étape de la croissance des pays développés a été marquée par l’apparition de
nouvelles pollutions mais aussi par la mise en œuvre de moyens pour les
combattre. Tous ceux qui prolongent des courbes à partir des données passées se
trompent, parce qu’ils ne prennent pas en compte la créativité de l’homme, sa
réactivité pour corriger, amender, transformer sans cesse le monde imparfait
qui le fait vivre toujours mieux.
Or, et c’est là
le point crucial, ce vaste mouvement d’enrichissement est le fruit de la
libération des énergies individuelles, de l’ouverture des marchés, de la
concurrence, de la liberté d’entreprendre. Il a commencé en Occident après les
révolutions libérales inaugurées par les États-Unis et la France à la fin du
XVIIIe siècle et s’est amplifié après la chute du Mur, qui a marqué la
faillite du socialisme. Et voilà que ce progrès du libéralisme pourrait être
remis en cause par ceux qui sonnent l’alarme rouge d’un dérèglement climatique
dû à l’homme. Leur dessein est de livrer l’humanité au pouvoir des États, seuls
capables selon eux de lutter contre le réchauffement dans un combat titanesque
autant qu’incertain par une mobilisation générale et la confiscation d’une
large partie des ressources des individus.
Au nom de ce qui n’est encore qu’une conjecture, ces
partisans de l’étatisme et du dirigisme justifient une fiscalité vertigineuse,
des réglementations toujours plus contraignantes et l’emprise croissante de la
sphère publique. Ils utilisent le principe de précaution pour aller à son
encontre en embrigadant l’humanité dans des dépenses sans fin et peut-être
inutiles. Cette bataille qui fait de la puissance publique un nouveau démiurge,
ne serait-elle pas une résurgence de la pensée collectiviste avec par surcroît
l’immense avantage que ses résultats, improbables, ne seront connus que par les
générations à venir, ce qui évite d’avoir des comptes à rendre ?
La
réalité est pourtant que les sociétés ouvertes sont plus attentives à leur
environnement que les sociétés étatisées parce que la propriété est toujours
mieux valorisée lorsqu’elle appartient à quelqu’un plutôt que quand elle est
publique, c’est-à-dire détenue par personne. Les dommages causés à la centrale
de Fukushima n’ont pas fait de morts. La catastrophe de Tchernobyl est arrivée
en Union soviétique, le pays où la mer d’Aral a été détruite sous l’effet de la
pollution. Le respect de la nature reste une obligation morale de chacun et la
loi doit certes y veiller. Mais le devoir de l’État est aussi de faire
confiance aux individus et de les laisser prospérer, de ne pas sacrifier
l’homme, ou sa liberté, au profit, hypothétique, de la planète."
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Il est rassurant que bon sens et raison ont encore droit de cité !!
" Il faut vivre du Ciel, mais les pieds sur terre".
Jeanne d'ARC
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