lundi 29 janvier 2024

AGRICULTEURS (suite)

 


 "La France c'est plus que les Français du moment, la France elle vient de loin."

                             Charles de GAULLE

"Je ne suis qu'un pauvre paysan; ça eut payé mais ça ne paie plus..."

         Fernand RAYNAUD

               Dans son dernier éditorial ( Le Figaro), Vincent Trémolet de Villers, une fois de plus, analyse avec justesse, ironie, mêlée de colère, et bon sens populaire une situation de crise qu'une fois de plus les mignons de Roi et le Roi Macron lui-même ont déclenchée, bien aidés par les gouvernements successifs depuis plus de quarante ans, au nom d'une Europe fédéraliste fascinée par la mondialisation et "l'homme nouveau". 

                                   *********************************

« Colère des agriculteurs : la rébellion contre l’extinction »

                           Vincent Trémolet de Villers                Le Figaro  29 janvier 2024

 

                            Les marches pour le climat en 2019, entre deux manifs de « gilets jaunes », avaient scandé la campagne des élections européennes : la fin du mois et la fin du monde faisaient cortèges séparés. Les défilés de tracteurs en Hollande, en Pologne, en Allemagne, aujourd’hui en France réunissent l’angoisse immédiate, celle des factures à payer, et la peur existentielle, c’est-à-dire la disparition pure et simple. « Ce qui se passe en ce moment avec l’agriculture en France, lisait-on dans le Sérotonine de Houellebecq, il y a cinq ans, c’est un énorme plan social, le plus gros plan social à l’œuvre à l’heure actuelle, mais c’est un plan social secret, invisible, où les gens disparaissent individuellement, dans leur coin. » Les invisibles se sont installés sur nos routes et dans nos écrans. Ils ne jettent pas de soupe sur les chefs-d’œuvre de l’art, ne cherchent pas des sensations dans des provocations urbaines pour stories Instagram, leur rébellion contre l’extinction s’exprime par la présence physique au cœur d’un dispositif indifférent à leur effacement. Le réel étranglé par le virtuel de l’idéologie se débat sous nos yeux.

                             L’idéologie, comme son nom l’indique, c’est la configuration des choses en fonction d’une idée - ici l’écologie normative - au mépris des situations concrètes. Nos agriculteurs se trouvent ainsi pris dans la tenaille où se rejoignent, pour les broyer, un marché international dérégulé et une économie nationale surrégulée. On leur demande de répondre à l’innovation et à la production par la planification. C’est bête comme l’Union soviétique.

                            Gabriel Attal pourra utiliser toutes les ressources de l’éloquence, épuiser son cabinet à se retrouver dans le maquis délirant de règlements que notre administration impose aux paysans, s’il ne remonte pas à la cause première, c’est-à-dire la logique folle du « pacte vert » européen, il n’apaisera pas la colère.

                             Le premier ministre, dit-on, cherche une décision transgressive, son « abaya » de Matignon. Il en est une, gaullienne, évidente : la chaise vide jusqu’à obtenir pour nos paysans les souplesses que le Portugal et l’Espagne ont acquises sur le marché de l’énergie, le Danemark sur l’immigration. Ce n’est pas aux paysans que Gabriel Attal doit dire que l’agriculture française est «au-dessus de tout», mais à Bruxelles.

                                 ***********************************

                Lorsqu'ils défendaient bec et ongles les agriculteurs français au sein de ce qui s'appelait alors le Marché Commun, Edgar Pisani, ministre de l'Agriculture du Général de Gaulle, et un peu plus tard Jacques Chirac, jeune ministre de l'Agriculture de Georges Pompidou, n'hésitaient pas à pratiquer la politique de la chaise vide mais aussi à imposer aux autres pays membres des séances de nuit interminables qui débouchaient immanquablement sur des accords qui assuraient la pérennité de l'excellence de l'agriculture française et de ses paysans, parfois turbulents et exigeants mais reconnaissants envers leurs ministres qui "mouillaient leurs chemises" contre la bureaucratie européenne naissante.

                          Monsieur le Président, ne sacrifiez pas notre pays, et en particulier aujourd'hui les agriculteurs, à vos ambitions européennes et à votre vision mondialiste désincarnée et mortifère du monde. Battez-vous pour les habitants de nos campagnes. La survie des paysans ne dépend pas de leur bilan carbone.... mais de votre soutien inconditionnel contre les diktats des khmers verts de France et de Bruxelles et la folie de leur "projet vert".


"La démocratie, c'est le gouvernement du peuple exerçant la souveraineté sans entrave."

                       Charles de GAULLE





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire