"La disqualification du travail est la fin de la civilisation."
Simone WEIL
L'abandon de la filière française face aux diktats de la Commission Européenne et des écologistes, véritables "talibans de la verdure", "khmers verts" enragés et irresponsables, est une nouvelle démonstration de l'incapacité à gouverner du roitelet Macron et de son équipe de bras cassés. Il y a longtemps que ces bobos mondialistes ont abandonné la campagne et l'amour de la terre de ses paysans pour la "ruralité" (!!) et ses règles normatives insensés et mortifères imposées par des fonctionnaires irresponsables.
L'éditorial de Vincent Trémolet de Villers dans le Figaro établit un diagnostic sans concession et alerte sur l'urgence pour le gouvernement français de faire preuve de courage et de la nécessité de s'opposer rapidement et fermement. à Bruxelles.
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« Malaise paysan : le Père Ubu est à Bruxelles »
Vincent Trémolet de Villers (Le Figaro) Editorial du 21/01/2024
Nos gouvernants
feraient bien de se plonger dans Sérotonine,
le roman de Michel Houellebecq paru en 2019. On y trouve une description
poignante du malaise paysan, le tableau aussi d’une révolte désespérée contre
l’Union européenne. Nous y sommes. De Berlin à Paris, de Varsovie à Amsterdam,
les éléments de circonstances diffèrent, mais la structure de la crise est la
même. Elle est la conséquence d’une logique inquiétante, d’un décroissantisme
qui ne dit pas son nom, d’une contre-vérité doublée d’une immense prétention.
Le postulat - l’Europe première coupable du réchauffement
climatique - est faux ; la conclusion - nous serons la région du
monde la plus vertueuse - est folle. S’ensuivent un certain nombre de
décisions au nom bucolique : « pacte vert », « restauration de la nature »,
mais qui recouvrent une ivresse normative qui impose la réduction des cultures
et facilite l’importation de ce que l’on pourrait aisément produire nous-mêmes.
Ce n’est ni écologique ni profitable : le Père Ubu est à Bruxelles.
Nos agriculteurs retournent les pancartes des villes pour nous dire que
l’on marche sur la tête mais ce ne sont pas eux qui mettent la France à
l’envers, c’est ceux qui nous imposent des règles auxquelles échappent les
tierces puissances : Chine, États-Unis, Amérique du Sud… trop contentes de
déverser chez nous à bas prix ce que l’on n’a plus le droit de produire
nous-mêmes.
Notre ministre repousse
sa loi, Emmanuel Macron demande une pause normative, mais, là aussi, nous
marchons sur la tête. À Bruxelles, c’est le très puissant président de la
commission de l’Environnement, Pascal Canfin, qui mène la danse. Haute figure
du macronisme écologique, il élabore et promeut au Parlement les lois qui
bientôt tenteront de s’inscrire dans le droit français. C’est le même groupe
Renaissance qui a voté contre l’intégralité des députés européens français
l’accord commercial avec la Nouvelle-Zélande qui permet l’importation de lait
en poudre depuis le bout du monde. Ce double jeu du pouvoir avec nos
agriculteurs - intraitable à Bruxelles, compatissant à Paris - alimente un peu
plus la colère.
Si Gabriel Attal cherche vraiment à sortir du funeste « en même temps », il trouve là l’occasion d’une clarification. Les paysans l’attendent et les Français aussi.
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Le paysan et la « start-up nation
Vincent Trémolet de Villers (Le Figaro) Editorial du 23/01/2024
Des
tripes et du sang jetés sur les grilles des préfectures, du foin qui pave les
routes de la « start-up nation », une famille endeuillée,
au petit matin, par un chauffard sous OQTF. Les roues immenses des
tracteurs roulent déjà sur les confettis d’une rentrée où la politique fut trop
souvent réduite à des querelles de casting,
des polémiques de cour d’école. Bulles de savon à côté de la révolte existentielle de
centaines de milliers de paysans qui ne veulent pas mourir.
Survivre, pour eux, c’est
bien de cela qu’il s’agit. La conjugaison de normes écologiques de
plus en plus contraignantes et d’une mise en concurrence
intenable (puisque les concurrents n’obéissent pas aux mêmes règles) rend
l’exercice suicidaire. Le harcèlement réglementaire, la surveillance sous
couvert d’impératifs climatiques, le sentiment d’abandon face à l’ampleur de la
tâche, la pauvreté matérielle sur fond de subventions nourrissent un peu plus
le découragement.
Il faut y ajouter les représentations dans
lesquelles l’agriculteur français est trop souvent croqué comme une survivance
des temps anciens, le dépôt d’une bouteille hors d’âge. Pour l’urbain
méprisant, promoteur de viande de synthèse et du tracteur électrique, c’est au
mieux le gardien d’un folklore qui agrémente un week-end à la campagne, au pire
un pollueur qui assassine la terre, un voleur d’eau, une brute qui maltraite
les bêtes: le moisi d’une société révolue. Pour l’opinion
silencieuse (et majoritaire), le paysan, c’est un symbole, la figure
immémoriale de la France laborieuse.
S’il est habile, Gabriel Attal parviendra
à contenir la gronde avant qu’elle ne tourne en jacquerie. Supprimer
la taxe sur le gazole, arracher les mauvaises normes, sortir du double jeu
- non à Bruxelles et oui à Paris - sont un préalable, mais ce que
nous disent ces engins agricoles sur l’autoroute résonne encore plus
profondément. La puissance immatérielle du travail de la terre au pays de
Sully, de Millet, de Giono est inversement proportionnelle à son déclin
économique. Elle rejoint les attachements profonds et les vives inquiétudes de
tous ceux qui ont quitté les champs depuis des générations mais veulent que
continue la trinité de Braudel : pays, paysans, paysages.
Les 500 000 agriculteurs encore en activité dans nos campagnes n'ont plus rien à perdre et sont prêts à tout pour sauver leurs terres. Il est temps de leur donner la parole, de les écouter, de les défendre contre l'incurie de Bruxelles et de ses sbires écologistes idéologues et déclinistes.
Monsieur le Président, un peu de courage s'il vous plaît !!
"Cher ministre, apprenez qu'il y a d'abord la France...ensuite l'État...enfin le droit."
Charles de GAULLE
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