mardi 23 janvier 2024

OUI A LA CAMPAGNE, NON A LA RURALITÉ

 



        "La disqualification du travail est la fin de la civilisation."

                                            Simone WEIL


                              L'abandon de la filière française face aux diktats de la Commission Européenne et des écologistes, véritables "talibans de la verdure", "khmers verts" enragés et irresponsables, est une nouvelle démonstration de l'incapacité à gouverner du roitelet Macron et de son équipe de bras cassés. Il y a longtemps que ces bobos mondialistes ont abandonné la campagne et l'amour de la terre de ses paysans pour la "ruralité" (!!) et ses règles normatives insensés et mortifères imposées par des fonctionnaires irresponsables.

                    L'éditorial de Vincent Trémolet de Villers dans le Figaro établit un diagnostic sans concession et alerte sur l'urgence pour le gouvernement français de faire preuve de courage  et de la nécessité de s'opposer rapidement et fermement. à Bruxelles.

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 « Malaise paysan : le Père Ubu est à Bruxelles »    

       Vincent Trémolet de Villers   (Le Figaro)                Editorial du 21/01/2024

 

                                Nos gouvernants feraient bien de se plonger dans Sérotonine, le roman de Michel Houellebecq paru en 2019. On y trouve une description poignante du malaise paysan, le tableau aussi d’une révolte désespérée contre l’Union européenne. Nous y sommes. De Berlin à Paris, de Varsovie à Amsterdam, les éléments de circonstances diffèrent, mais la structure de la crise est la même. Elle est la conséquence d’une logique inquiétante, d’un décroissantisme qui ne dit pas son nom, d’une contre-vérité doublée d’une immense prétention. Le postulat - l’Europe première coupable du réchauffement climatique - est faux ; la conclusion - nous serons la région du monde la plus vertueuse - est folle. S’ensuivent un certain nombre de décisions au nom bucolique : « pacte vert », « restauration de la nature », mais qui recouvrent une ivresse normative qui impose la réduction des cultures et facilite l’importation de ce que l’on pourrait aisément produire nous-mêmes. Ce n’est ni écologique ni profitable : le Père Ubu est à Bruxelles.

                                Nos agriculteurs retournent les pancartes des villes pour nous dire que l’on marche sur la tête mais ce ne sont pas eux qui mettent la France à l’envers, c’est ceux qui nous imposent des règles auxquelles échappent les tierces puissances : Chine, États-Unis, Amérique du Sud… trop contentes de déverser chez nous à bas prix ce que l’on n’a plus le droit de produire nous-mêmes.

                               Notre ministre repousse sa loi, Emmanuel Macron demande une pause normative, mais, là aussi, nous marchons sur la tête. À Bruxelles, c’est le très puissant président de la commission de l’Environnement, Pascal Canfin, qui mène la danse. Haute figure du macronisme écologique, il élabore et promeut au Parlement les lois qui bientôt tenteront de s’inscrire dans le droit français. C’est le même groupe Renaissance qui a voté contre l’intégralité des députés européens français l’accord commercial avec la Nouvelle-Zélande qui permet l’importation de lait en poudre depuis le bout du monde. Ce double jeu du pouvoir avec nos agriculteurs - intraitable à Bruxelles, compatissant à Paris - alimente un peu plus la colère.

Si Gabriel Attal cherche vraiment à sortir du funeste « en même temps », il trouve là l’occasion d’une clarification. Les paysans l’attendent et les Français aussi.

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             Un nouvel éditorial de Vincent de Trémolet de Villers est paru dans le Figaro qui a toute sa place dans ce billet :

Le paysan et la « start-up nation

     Vincent Trémolet de Villers   (Le Figaro)              Editorial du 23/01/2024

 

                                       Des tripes et du sang jetés sur les grilles des préfectures, du foin qui pave les routes de la « start-up nation », une famille endeuillée, au petit matin, par un chauffard sous OQTF. Les roues immenses des tracteurs roulent déjà sur les confettis d’une rentrée où la politique fut trop souvent réduite à des querelles de casting, des polémiques de cour d’école. Bulles de savon à côté de la révolte existentielle de centaines de milliers de paysans qui ne veulent pas mourir.


                    Survivre, pour eux, c’est bien de cela qu’il s’agit. La conjugaison de normes écologiques de plus en plus contraignantes et d’une mise en concurrence intenable (puisque les concurrents n’obéissent pas aux mêmes règles) rend l’exercice suicidaire. Le harcèlement réglementaire, la surveillance sous couvert d’impératifs climatiques, le sentiment d’abandon face à l’ampleur de la tâche, la pauvreté matérielle sur fond de subventions nourrissent un peu plus le découragement.

 

                    S’il est habile, Gabriel Attal parviendra à contenir la gronde avant qu’elle ne tourne en jacquerie. Supprimer la taxe sur le gazole, arracher les mauvaises normes, sortir du double jeu - non à Bruxelles et oui à Paris - sont un préalable, mais ce que nous disent ces engins agricoles sur l’autoroute résonne encore plus profondément. La puissance immatérielle du travail de la terre au pays de Sully, de Millet, de Giono est inversement proportionnelle à son déclin économique. Elle rejoint les attachements profonds et les vives inquiétudes de tous ceux qui ont quitté les champs depuis des générations mais veulent que continue la trinité de Braudel : pays, paysans, paysages.

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           Les 500 000 agriculteurs encore en activité dans nos campagnes n'ont plus rien à perdre et sont prêts à tout pour sauver leurs terres. Il est temps de leur donner la parole, de les écouter, de les défendre contre l'incurie de Bruxelles et de ses sbires écologistes idéologues et déclinistes.

          Monsieur le Président, un peu de courage s'il vous plaît !!


"Cher ministre, apprenez qu'il y a d'abord la France...ensuite l'État...enfin le droit."

                                 Charles de GAULLE






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