mercredi 19 août 2009

François MAURIAC et la Télévision


"La télévision rend à l'homme d'aujourd'hui ce que l'homme d'aujourd'hui lui a prêté."

François MAURIAC




La publication des chroniques de Francois Mauriac à propos de la télévision est un événement marquant de l'année littéraire 2008/ 2009, saluée comme il se doit par de nombreux critiques littéraires , écrivains et journalistes, n'en déplaise à monsieur Patrick Besson éternel provocateur à qui, hélas, le talent de Mauriac semble déplaire...

Ces chroniques écrites dans l'Express puis dans le Figaro littéraire ont été rassemblées dans un livre intitulé: " On n'est jamais sûr de rien avec la télévision" Chroniques 1959 - 1964. Ce livre est une invitation à la nostalgie, à une réflexion sur les "valeurs passées"; c'est également une grande leçon de tolérance mais aussi de rigueur, de grandeur mais aussi d'humilité, de sévérité mais aussi d'humour.

On redécouvre les grandes heures de "l'étrange lucarne" avec les célèbres émissions telles que : Cinq colonnes à la une, Le magazine du temps passé, Les coulisses de l'exploit, Lectures pour tous, Gros plans, Cinépanorama, La vie des animaux, Les Coulisses de l'exploit, A vous de juger, La piste aux étoiles, Les grands interprètes, La caméra explore le temps, Les cinq dernières minutes,......Autant d'émissions à qui le premier grand éditorialiste de la télévision attribuait satisfecit ou critique cinglante mais toujours avec courtoisie et humour! Ainsi on rit beaucoup au jugement sans appel de Mauriac à propos d'une édition de "Cinq colonnes à la une" : " Louison Bobet,Grace Kelly, Rainier,Martine Carole et son médecin, cela fait : "Les cinq erreurs à la une!".....

Ce livre est aussi l'occasion de se souvenir des présentateurs, journalistes et réalisateurs de cette époque, très souvent talentueux: Pierre Desgraupes, Pierre Dumayet, Pierre Lazareff, Roger Stéphane, Etienne Lalou, Pierre Cardinal, Jacques Sallebert, Frédéric Rossif, Igor Barrère, Max-Pol Fouchet, Jean-Louis Curtis, Alain Decaux,, Michel Droit, Pierre Sabbagh, André Castelot, Christian et Lucienne Bernadac, Raymond Marcillac, Claude Santelli, Bernard Gavoty,Stellio Lorenzi, Claude Darget,..... pour qui la télévision devait "divertir les gens et pourtant ne pas les abaisser et peut être les élever" et qui s'efforçaient "d'être entendus par une foule immense de spectateurs et demeurer à leur niveau ".


On peut lire dans une chronique (15 octobre 1959) une définition de la télévision qui n'a pas vieilli me semble-t'il : "La télévision reflète ce monde tel qu'il est. Votre petit écran est un miroir. Ne vous en prenez pas à lui de la tête que vous avez. C'est à cela que vous ressemblez". Quelle lucidité!

Vous comprendrez à la lecture de ce commentaire que ce livre est un vrai moment de bonheur pour tout ceux, jeunes ou moins jeunes, qui ont regardé, regardent , ne regardent pas, ne regardent plus, aiment, n'aiment pas, n'aiment plus...la télévision!!


" On ne filme plus les gens aujourd'hui mais leur douleur. La douleur est laide. Des larmes à la une". François MAURIAC









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