samedi 5 mars 2016

PRÉSIDENTIELLE : Recherche d'un "grand homme"



" L 'honnêteté n'exige pas de dire tout ce que l'on pense.Elle exige seulement de ne rien dire d'autre que ce que l'on pense".
                                                 
                                                  Helmut SCHMIDT


Réf. : Le Figaro du 3 mars 2015  "Opinions" Luc Ferry


               Les Primaires pour les prochaines élections présidentielles agitent le microcosme politico-médiatique parisien, et pendant ce temps notre pays s'enfonce jour après jour dans le chaos économique, social et moral dans l'indifférence générale de ceux que certains continuent à appeler nos "élites" !....

              Dans un article intitulé " Primaires pour présidents normaux", Luc Ferry explique comment et pourquoi "notre monarchie républicaine est désormais en décalage total avec la situation actuelle". Son diagnostic, factuel, est sans complaisance . Jugez plutôt :


                                " Désormais, à droite comme à gauche, les primaires se sont imposées comme allant de soi. Seuls quelques gaullistes continuent de faire la moue devant ce qu'ils tiennent pour une trahison, sinon de la lettre, au moins de l'esprit de la cinquième République ."....

          ....." Selon la formule consacrée, l'élection suprême, c'était "la rencontre singulière d'un homme et d'un peuple", une alchimie qui devait s'élaborer au-dessus des partis.

                 Disons le tout net, ce cas de figure appartient désormais au passé. Pourquoi? D'abord parce qu'aucune personnalité aujourd'hui ne s'impose d'évidence, mais aussi et surtout parce que cette conception du chef de l'Etat supposait en arrière-fond une certaine mythologie que notre univers démocratique, à " l'échelle humaine", comme disait Blum, a tout simplement laminée: celle du "Grand Homme". ......

         ....." Confronté l'autre jour, sur une chaîne de radio, à un député (...  ...) j'ai dit par plaisanterie que cette dernière, la primaire, ressemblait davantage à un concours de nains de jardins qu'à une propédeutique à l'exercice de la magistrature suprême. Bien entendu, le trait était excessif, j'en conviens volontiers. Il y a parmi les candidats à la candidature des talents réels, peu contestables. Reste qu'on n'y trouvera rien qui ressemble, fût-ce de très loin, à ce que Hegel appelait un "grand homme".

                  Que désignait l'expression ? Au moins deux choses : une capacité à faire bifurquer l'histoire de manière radicale à partir d'un grand dessein,( ....); mais plus encore, une aptitude à incarner, au sens propre du terme, la nation dans toutes ses composantes, dans ses valeurs comme dans son histoire. Pour le meilleur, Clemenceau, Churchill ou de Gaulle pouvaient y prétendre, et pour le pire, Staline ou Hitler".
                   Rien de tel n'est imaginable dans ce champ de bonsaï qu'est devenu le paysage démocratique". .....

           ....." nos politiques ont rompu avec le sens et la culture de l'Histoire avec un grand H. Pour la plupart énarques, avocats ou normaliens, il y a quelques exceptions, mais rarement au premier plan, ils n'ont aucune compétence particulière (.....)  (...)" ce sont des généralistes, des esprits déliés et tous terrains qui apprennent avant tout à communiquer, (.....)   (...)" Leur capacité à penser par eux-mêmes de manière solide est restreinte, quant à leur aptitude à forger une vision du monde à long terme, elle est proche de zéro. Pour l'essentiel, leur culture,( ...)  (....), se limite à la sociologie électorale et aux pseudosciences de la communication. Science Po et Havas leur tiennent lieu de viatique.
                   Quand le général de Gaulle est mort, plusieurs journaux,( ...), ont titré à la une : "La France est veuve" (reprenant en cela la formule de George Pompidou lors de son intervention à la télévision). Quelle que soit l'amitié et l'estime qu'on peut éprouver pour certains candidats, aucun d'entre eux n'attirerait tel éloge." .....

           ....." Il est urgent d'inventer une organisation politique qui tienne compte de cette nouvelle donne, un système plus collégial, qui cesse d’attribuer des prérogatives de "guide génial" à un individu isolé, en vérité "normal" et, par la même,aussi peu guide que génial".



                                                       Tout est dit !!!


 "Le mensonge et la crédulité s'accouplent et engendrent l'Opinion".

                                                      Paul VALÉRY








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