samedi 1 juin 2019

FRANCE DE DROITE : ESPÉRANCE, DÉSESPOIR SURMONTÉ






"L'optimisme est une fausse espérance à l'image des lâches et des imbéciles.   L'espérance est une vertu, virtus, une détermination héroïque de l'âme.La plus  haute forme de l'espérance, c'est le désespoir surmonté".

              Georges BERNANOS


                        Trahison, magouille politicienne "d'arrière cuisine", ambition personnelle, mensonge, opportunisme, abandon, .....les mots manquent pour qualifier le comportement d'un parti agonisant dans lequel  la "droite classique et républicaine" est vaillamment défendue par François Xavier Bellamy, irréprochable et stoïque face à ses faux amis de LR et ses adversaires déclarés d'un parti attrape-tout, LREM, bien décidé à mettre la nation à genoux et à faire allégeance aux "partis de l'étranger" de la Commission Européenne. 

                        Alors pourquoi ne pas faire comme le suggère dans son amusante analyse ci-après Guillaume Perrault, " prendre de la distance et se détendre" et, comme le dit si joliment Georges Bernanos, surmonter son désespoir et espérer ?....


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Réf. : Le Figaro, Analyse de Guillaume Perrault: "Le français de droite classique est-il le dernier des Mohicans?".  1ier juin 2019



                         «Qu’ai-je donc fait, grands dieux? Quel cours infortuné/ À ma funeste vie aviez-vous destiné?/ Tous mes moments ne sont qu’un éternel passage/ De la crainte à l’espoir, de l’espoir à la rage.» 
                       "Voilà des vers de Racine qui s’appliquent parfaitement à la mélancolie du Français de droite classique, consterné et sombre après l’effondrement électoral du parti censé le représenter faute de mieux.

                         L’époque qui voit l’horizon politique réduit au duel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen n’est pas faite pour lui. La vie publique promet d’être très pénible les trois prochaines années. Aussi adjurons-nous le lecteur d’investir son énergie ailleurs: idylle, redécouverte des merveilleuses biographies de Philippe Erlanger publiées dans les volumes à couverture rouge de la bibliothèque académique Perrin, abonnement aux opérettes d’Offenbach, jardinage, poterie. 
                          Extérieur et presque étranger à un temps qu’il n’aime pas, le Français de droite classique a besoin de distance. Préservons nos nerfs à vif. Ne prenons plus l’actualité au tragique. Pourquoi se faire un sang d’encre pour le pays, après tout? On ne peut pas être plus royaliste que le roi. Las de lutter sans cesse contre le courant qui nous entraîne, cédons-lui. Tout au moins pour l’heure.

                         Le précédent des Cent Jours s’impose à l’esprit. Faut-il rester fidèle, quitte à paraître ridicule aux esprits modernes, ou se rallier dans l’espoir honorable d’être utile? En mars 1815, on ne compte plus les personnalités qui, après avoir juré fidélité à Louis XVIII, se sont déclarées hautement en faveur de Napoléon à mesure de son avancée vers la capitale. Délaissant sa chère Mme de Staël et Coppet, Benjamin Constant écrit dans le Journal des débats, en apprenant la nouvelle du débarquement de l’Empereur à Golfe-Juan: 
«Je n’irai pas, misérable transfuge, me traîner d’un pouvoir à l’autre, couvrir l’infamie par le sophisme et balbutier des mots profanés pour racheter une vie honteuse.»

                       Trois semaines plus tard, le même Constant, appelé par Napoléon de retour aux Tuileries, accourt et accepte de rédiger la nouvelle Constitution impériale. Ce spectaculaire revirement lui vaudra une place de choix dans un best-seller de l’époque, Le Dictionnaire des girouettes, paru après Waterloo. C’est pourtant avec de solides arguments que Constant se défendra alors. Il était logique pour lui, soutiendra le penseur helvète, de saisir l’occasion d’œuvrer à l’intérieur du régime napoléonien dans l’espoir de l’infléchir dans un sens libéral (intention attestée par l’acte additionnel aux Constitutions de l’Empire d’avril 1815) plutôt que de se cantonner dans une opposition magnifique d’allure mais stérile.

                         La belle plaidoirie n’a pas convaincu Chateaubriand, paladin de la fidélité. Dans les Mémoires d’outre-tombe, il tourne en ridicule les reproches que ses adversaires lui adressent en les formulant ainsi: l’attachement à une cause, en temps de révolution, «passe pour une espèce de borne d’esprit, pour un préjugé, une habitude inintelligente d’éducation, une lubie (…). Quelle capacité peut-on trouver à n’y voir goutte, à rester étranger à la marche du siècle, au mouvement des idées, à la transformation des mœurs, au progrès de la société? N’est-ce pas une méprise déplorable que d’attacher aux événements une importance qu’ils n’ont pas?», ironise Chateaubriand. Le grand styliste, on le voit, se plaît à se dépeindre en dernier des combattants d’une cause perdue, debout l’épée à la main au milieu des ruines. Et il doute de la sincérité de ses détracteurs. «Cette époque, où la franchise manque à tous, serre le cœur, assène l’écrivain. À cette impossibilité de vérité dans les sentiments, à ce désaccord entre les paroles et les actions, on se sent saisi de dégoût pour l’espèce humaine.»

                         Les Français savent en tout cas, depuis les Cent Jours, que nouer des attachements politiques sans réserve expose à de graves désagréments. Qui sait de quoi demain sera fait? Voilà plus de deux siècles, en avril 1815, Prosper de Barante, un monarchiste libéral, avait dépeint le quinquennat que nous vivons: «Personne ne tient à personne. Il n’y a ni affections ni opinions.»

                       Détendons-nous. Laissons Racine de côté pour le moment. Inspirons-nous du sage programme de François Mitterrand confié à Roland Dumas lors du retour de l’homme du 18 Juin aux affaires, et rapporté par Georgette Elgey dans son Histoire de la IVe République (Fayard) : le 1er juin 1958, de Gaulle obtient l’investiture de l’Assemblée. Mitterrand et Dumas ont voté contre lui, en vain. Découragés, les deux députés quittent l’hémicycle du Palais Bourbon. Ils gagnent les quais, déambulent et font les bouquinistes. Puis, soudain, Mitterrand se tourne vers Dumas et s’exclame: «On va en prendre pour dix ans. Il va falloir s’occuper. On lira de la belle poésie, on écoutera de la belle musique. En un mot, on va vivre!".


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                           La traversée de désert va être rude et longue, n'en doutons pas mais ne désespérons pas, notre belle nation saura se ressaisir; cela passera par des moments de colère, de désespoir et de découragement mais le peuple français survivra, n'en déplaise aux "progressistes mondialistes" aveuglés par leur suffisance et leur soif de pouvoir.

                           Entre le mont Aventin et la roche Tarpéienne il faudra choisir !








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