vendredi 20 décembre 2019

RETRAITES ET ACTIFS : COUP DE GUEULE





" Le "Nous" national éclate en une multitude de "nous" corporatistes et tribaux."

                          Jean-Eric SCHOETTL


                               Une fois n'est pas coutume ce "coup de gueule" s'adresse à un chroniqueur du Figaro, Maxime Sbaihi, affilié au "think-tank" ( groupe de réflexion en bon français...) GénérationLibre, qui s'éléve avec virulence et fatuité contre la soi-disant injustice du système de retraites par répartition qui favoriserait outrageusement les "retraités" au détriment des malheureux "actifs" obligés de payer les pensions dorées de leurs aînés!

                               On trouvera ci-après l'intégralité de cette tribune à charge commise par un jeune crétin inepte et arrogant, sans foi ni loi, qui manifestement ignore tout du monde du travail et des efforts fournis par ses ainés pour reconstruire un pays exsangue et lui laisser une France alors riche et prospère. 

Réf. : Le Figaro ,19 décembre 2019, Champs Libres : Maxime Sbaihi

 « Nos choix en matière de retraites protègent les seniors au détriment des jeunes actifs. »

                        "Laisser un monde meilleur à ses enfants. C’est ce que chaque génération promet à la suivante dès le berceau. Un contrat implicite et multiséculaire qui justifie le progrès et donne, pour beaucoup, un sens à l’existence. Or le pénible épisode que nous traversons avec la réforme des retraites révèle que ce contrat a été déchiré.
                       Notre système de retraites par répartition fonctionne en roulement permanent par un transfert de richesse des générations actives vers des générations de retraités. Contrairement à une croyance répandue, on n’y cotise pas pour sa propre retraite, ce sont les cotisations des actifs d’aujourd’hui qui payent les pensions des retraités d’aujourd’hui. Or qui sont ces derniers ? Principalement la première vague de la génération des baby-boomers, plus précisément ceux nés entre 1946 et 1955, qui ont commencé à partir à la retraite vers 2006. Quand eux avaient le rôle de cotisants, les retraités étaient peu nombreux, actifs jusqu’à 65 ans et ne faisaient pas de vieux os. Leur prise en charge était indolore pour le reste de la société.
                        Les retraités d’aujourd’hui ont quitté le marché du travail plus tôt, vers 60 ans, puis entamé une deuxième vie grâce à une espérance de vie qui a bondi de quatorze ans lors des soixante dernières années. Ils étaient 15 millions au dernier comptage et leurs rangs vont continuer à grossir. La France se retrouve face à une situation inédite : ses retraités n’ont jamais été aussi nombreux ; les mêmes n’ont jamais vécu aussi longtemps et coûté aussi cher aux générations actives. Ils fragilisent une mécanique par nature hypersensible à la démographie en déséquilibrant dangereusement la répartition : il y avait 4 actifs pour 1 retraité en 1960, il ne reste aujourd’hui plus que 1,7 actif pour 1 retraité.
                       Voilà des décennies que la vague des baby-boomers remonte la pyramide des âges sous les yeux aussi indifférents qu’irresponsables de l’État et des syndicats gestionnaires. Pour régler l’addition toujours plus salée, ce sont les actifs qui sont systématiquement mis à contribution. Les taux de cotisation ne cessent de grimper, du moins dans le privé, alors que le niveau des pensions n’est jamais remis en cause. Emmanuel Macron a bien tenté de réaligner le taux réduit de CSG des retraités sur celui des actifs mais a vite fait marche arrière pour limiter la casse aux européennes. Pari gagnant, les plus de 60 ans l’ont récompensé en votant majoritairement pour son parti.
                        Grâce à leurs effectifs et à leur participation électorale, les retraités sont aujourd’hui le plus influent lobby politique de France. Voilà pourquoi ils ne sont jamais la variable d’ajustement d’un système de retraite qui leur est pourtant trop favorable. La France fait en effet partie, avec le Luxembourg et l’Islande, des rares pays de l’OCDE où le revenu moyen des retraités est supérieur à celui des actifs. Le taux de pauvreté des retraités français est d’ailleurs le plus bas de toutes les tranches d’âges, trois fois inférieur à celui des jeunes. Quant à leur patrimoine mobilier et immobilier, il est sans commune mesure avec celui des actifs. Ces statistiques recouvrent bien sûr des situations individuelles différentes, et difficiles pour certaines, mais mettent le doigt sur une réalité gênante : pour la première fois de l’histoire de France, les retraités sont en moyenne mieux lotis que les actifs
Ce grand dépassement des actifs par les retraités est une conséquence directe d’un système par répartition mal calibré pour encaisser la déferlante des premiers baby-boomers. À force de prendre les actifs pour des mules à charger, le partage des richesses entre cotisants et retraités s’est déformé en faveur des baby-boomers. À force de prendre un sens unique, la solidarité intergénérationnelle ressemble à s’y méprendre à de la spoliation.
                          Dans Le Destin des générations, paru en 1998, Louis Chauvel avait déjà magistralement analysé les inégalités générationnelles en France. Le contraste actuel entre cotisants et retraités baby-boomers est saisissant. D’un côté une génération qui a connu le plein emploi, la croissance forte, le logement accessible, les cotisations faibles, et désormais des retraites confortables ; de l’autre de jeunes générations qui galèrent à trouver un boulot, croulent sous les prélèvements, rêvent de pouvoir acheter un logement et font une croix sur leurs retraites. « La génération entrant aujourd’hui sur le marché du travail aura un taux de remplacement environ 10 % plus faible après une carrière complète que celle née en 1940 tout en partant à la retraite au moins quatre ans plus tard pour bénéficier du taux plein », prévient l’OCDE au sujet de la France dans son dernier rapport.
                          La responsabilité collective n’existe pas et nombreux sont les retraités tellement conscients de l’injustice du système qu’ils tentent de la corriger dans l’intimité des familles. Cette solidarité volontaire est bienvenue mais privatiser ainsi la correction des défaillances de la collectivité publique ne peut se faire qu’au détriment de la mobilité sociale. Un régime à points rendrait le système davantage lisible, plus juste et mieux adapté aux aléas démographiques et économiques. Réformer l’usine à gaz de la répartition est une ambition louable, à condition de demander des efforts à toutes les générations parties prenantes du système. Malheureusement, le choix politique qui a été fait exonère de réforme les baby-boomers, et tous ceux nés avant 1975, pour l’appliquer à leurs seuls enfants et petits-enfants.
                          L’équité entre générations est un problème devenu plus large que les retraites. Les nouvelles générations vont aussi devoir mettre la main à la poche pour financer le risque de dépendance alors que les baby-boomers vont peu à peu perdre leur autonomie. De quoi fissurer un peu plus les fondations d’un État-providence qui semble décidément avoir choisi le camp des seniors."
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                                Non!, Monsieur Sbaihi, "l'Etat Providence" que vous semblez considérer comme seul responsable de la fracture sociale dans notre pays n'a pas à jouer ce rôle providentiel qui finalement vous arrange tant, puisque cela permet aux insatiables bénéficiaires des "droits acquis" de vivre aux crochets de la société et de n'avoir aucuns devoirs envers elle....et notamment envers ceux, les retraités, qui vous ont confié un pays alors dynamique,moderne et.... travailleur, si ce dernier mot vous dit encore quelque chose.
                               Retroussez-vous les manches et travaillez ! Réapprenez à vos enfants le sens de l'effort ! Cessez de vous plaindre et de reporter sur les autres, les retraités en l'occurrence, toutes les difficultés actuelles qui assombrissent l'avenir de notre pays! Ressaisissez-vous !
                               Cessez de réfléchir à longueur de temps : AGISSEZ ! 
PS. : le débat actuel pour l'instauration d'un système universel à points est un autre débat tout à fait légitime et qui trouvera une issue favorable pour le pays et son développement, si tant est que des "penseurs" aigris et improductifs ne polluent pas le débat. Le politiquement correct cher aux bobos du soi-disant "nouveau monde" n'est-il pas l'inénarrable " Vivre ensemble", y compris avec les retraités nantis monsieur Sbaihi, ne vous déplaise......
" Une société de défiance, frileuse, gagnant-perdant, où la vie commune est un jeu à somme nulle, voire à somme négative."
              Alain PEYREFITTE,    "Le Mal français " (1981).      Prémonitoire !....(NDLR)

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