Un nouvel et improbable épisode de la bande de pieds nickelés de la macronie plonge encore une fois notre pauvre pays dans le ridicule, la colère, la sidération. Fantoche prétentieux et plein de morgue, grossier personnage n'hésitant pas à exposer et utiliser sa famille pour les besoins de sa campagne électorale puis à la trahir pour satisfaire ses fantasmes, Benjamin Griveaux, peut-être atteint par un coronavirus psychiatrique...., va rejoindre l'armée sans cesse grandissante des "pignoufs de la République" qui constituent la garde rapprochée d'un Président de la République, pitoyable télévangéliste inter mondialiste du "nouveau monde".....
Maxime Tandonnet s'interroge avec lucidité sur la disparition des homme d'Etat.
Réf. : Figaro Vox 18 février 2020, "Où sont passé les hommes d'état français?"
"L'affaire Griveaux qui frappe le monde politico-médiatique à la veille des élections municipales renvoie à une question fondamentale :
D’où vient le naufrage
de la vie publique française dans la médiocrité ? Où sont passés les hommes
d’État ?
Une vision classique de l’histoire
politique française oppose la Ve République à celles qui l’ont
précédée, la IIIe et l’IVe : avant 1958 régnaient les ténèbres,
et après, la lumière. Ce schéma, qui bénéficie d’un large consensus, met en
balance l’instabilité gouvernementale des régimes précédents et la stabilité-
ou l’immobilisme - de l’actuel système présidentialiste qui garantit à
l’exécutif une permanence de cinq ans.
Cependant, cette vision manichéenne - avant, le mal,
et après, le bien - se heurte à un constat : la France d’avant 1958 a su
engendrer d’authentiques hommes d’État. Aujourd’hui, elle produit certes des
personnalités politiques, mais semble de plus en plus impuissante à former et
porter aux plus hautes responsabilités des hommes ou des femmes d’État,
c’est-à-dire des dirigeants qui placent le service de l’État ou de la chose
publique, la res publica, au-dessus de leur intérêt et de leur destin personnel.
Des noms prestigieux viennent aussitôt à
l’esprit: Léon Gambetta,
Adolphe Thiers (le «Libérateur du territoire»), Jules Ferry, Pierre Waldeck-Rousseau, Aristide Briand, Georges Clemenceau,
Alexandre Millerand, Raymond Poincaré,
Édouard Herriot, Léon Blum, Georges Mandel, André Tardieu…
Plus récemment Vincent Auriol, Antoine Pinay,
Pierre Mendès France, Charles de Gaulle.
Aucun ne peut prétendre à la sainteté. Tous avaient de
sérieux défauts et ont commis un jour ou l’autre des erreurs. Mais tous avaient
en commun leur engagement au service d’une cause qui dépassait leur propre sort
: la patrie (Clemenceau, Poincaré, Tardieu, de Gaulle), les principes
républicains hérités de la Révolution française (Herriot), la paix
internationale (Briand), le sort de la classe ouvrière (Blum). Ils se
combattaient les uns les autres, tout en se respectant. L’ambition personnelle
comptait bien entendu, mais se confondait avec des convictions, un idéal.
La
notion traditionnelle d’homme d’État contraste avec l’image qui prévaut
aujourd’hui, dans l’opinion, d’un dirigeant politique national. Le premier
pense et travaille avant tout dans une perspective d’intérêt général, il
respecte le peuple et ne s’accroche pas au pouvoir. Le second est un séducteur,
ne recule pas devant les promesses démagogiques, ni les coups de communication.
L’idée qu’il se fait de lui-même, la vanité, l’emporte
sur le dévouement au bien commun. L’obsession de son destin personnel et de son
avenir électoral l’emporte sur la conscience des malheurs publics, même quand
lui-même est à l’origine des troubles ou du chaos. D’ailleurs, la dérive de la
vie publique dans le fanatisme de l’ego, au détriment des débats d’idées et de
l’intérêt général, explique l’état d’hystérie permanent qui a gagné la
politique française.
Les hommes d’État sont-ils une espèce de voie de disparition ?
Jusqu’aux deux tiers du XXe siècle, la
vocation politique venait naturellement aux esprits les plus brillants d’une génération,
à l’image de Raymond Poincaré, déterminés à mettre leur talent et leur culture
au service du bien public. Désormais, l’image dévalorisée de la politique
semble exercer un effet dissuasif qui en détourne, sauf exceptions, les plus
doués d’une génération : ceux-là choisiront de préférence l’entreprise, les
affaires, la recherche scientifique, au prix souvent de l’expatriation.
La IIIe République, par sa politique
éducative, a su former une élite dirigeante d’un haut niveau. Celle-ci
disposait, à travers la maîtrise parfaite du latin et du grec, de la
littérature française, de l’histoire et de la philosophie, d’outils nécessaires
à la compréhension du monde, une vision transcendant les intérêts égoïstes.
Cependant, à l’œuvre depuis plusieurs décennies, la politique de
nivellement par le bas et le sacrifice de l’excellence se traduisent par
l’effondrement du niveau moyen de la classe dirigeante et sa chute dans la
médiocrité. D’ailleurs, l’obsession de l’ego en
politique est la quintessence de la société du néant décrite par Gilles Lipovetsky dans L’Ère
du vide. Un monde dominé par les valeurs narcissiques se prête mal à
l’affirmation d’hommes ou de femmes d’État.
Le régime politique actuel est lui aussi en cause. Le
système parlementaire des IIIe et IVe Républiques,
avec tous ses défauts, a su constituer, à travers les Chambres élues au
suffrage universel, un vivier d’où ont émergé quelques d’hommes d’État, choisis
pour leurs idées et leur compétence. Bien au contraire, le présidentialisme
actuel, issu d’une Ve République dégradée par la perte du sens
de l’intérêt général et la dérive de la vie publique en grand spectacle
médiatisé, favorise des acteurs télégéniques et des virtuoses de la
communication.
Le vivier potentiel des hommes ou femmes d’État n’est
sans doute pas complètement épuisé. Mais pour les quelques rares personnalités
de la vie politique pourvues d’un authentique caractère, d’une vision et d’un
sens de l’État, comment franchir le filtre des grands médias nationaux qui
valorisent bien au contraire le conformisme gesticulateur et bavard, mais sans
lesquels aucune notoriété n’est envisageable ? ".
-------------------------------------------
L'idéal exige une incarnation. Notre pauvre pays attend toujours !!
"Je n'aimerais pas être à ma place."
Jean CAU
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire