lundi 9 novembre 2020

TERRORISME : VISION GAULLIENNE








"La grandeur est un chemin vers quelque chose que l'on ne connaît pas".

                        André MALRAUX

                 

                             En ce jour de commémoration des 50 ans de la disparition du général de Gaulle, figure tutélaire de la nation française, l'essayiste Edouard Tétreau nous rappelle  fort opportunément ce que pourrait être une position gaullienne face à la menace islamiste qui sape les fondements mêmes de notre pays dont "tous les piliers de la réussite françaises se sont effondrés" année après année, par incompétence, idéologie, manque de courage, et autre ambition personnelle. 

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 Réf. : Figaro, Opinions, 7 novembre 2020


Édouard Tétreau:

 «Face à l’islamisme, la leçon politique du général de Gaulle»                                               

TRIBUNE  Face à la menace, qui n’est pas à nos portes, mais déjà chez nous, le président de la République doit être intraitable et utiliser tous les moyens que lui donne la Constitution de la Ve République, estime l’essayiste.


                            «Voici novembre.». Par ces deux mots, le général de Gaulle ouvrait le dernier chapitre de ses Mémoires de guerre. Il n’aimait pas le mois pluvieux et sombre de sa naissance (le 22 novembre 1890), le mois du Jour des morts, qui fut aussi celui de sa disparition (le 9 novembre 1970), dont nous célébrons cette année le cinquantenaire. Novembre 2020 s’annonce tout aussi lugubre, entre un confinement suicidaire (tuer commerces et restaurateurs juste avant Noël) ; des hôpitaux publics débordés par l’épidémie, le centralisme jacobin et l’impréparation de leurs chefs ; et des islamistes tuant au gré de leur barbarie un enseignant,  des femmes et un sacristain en train de prier dans une église, ou menaçant la semaine dernière les Arméniens de Dijon, Vienne et Décines, de pogroms en bonne et due forme.

                          Ce n’est pas encore la «Toussaint rouge» de 1954 - les assassinats d’un couple d’instituteurs, de quatre militaires et deux policiers qui démarrèrent la guerre d’Algérie. Mais c’est le début de quelque chose, en France comme en Europe (Vienne).

                         Dans ce contexte dramatique, où le virus de la peur s’installe dans les esprits, que peut dire le président de la République à Colombey-les-Deux-Églises lundi, pour rendre hommage à l’homme du 18 juin, celui de la résistance à l’ennemi et de la reconquête de la fierté nationale?

                         On espère ici une chose singulière: que le président fasse silence, pour deux raisons. D’abord par décence: en cinquante ans, deux générations de Français ont dilapidé l’héritage gaulliste, les uns par individualisme jouisseur, les autres par cynisme ou lâcheté. La gauche caviar tendance Béluga, celle qui donne des leçons d’ouverture à l’autre depuis ses bunkers de la rive gauche ; la droite du fric pour le fric, celle qui encourage l’immigration pour baisser les salaires, et vend nos actifs les plus stratégiques à l’étranger, ont livré le pays à lui-même, et abandonné son peuple. On accueille à bras grands ouverts les nouveaux arrivants et leurs mœurs spectaculaires, pour mieux oublier les Français ordinaires, sans ressources et histoire autres que celles de notre pays.

                         Aujourd’hui, à l’exception notoire de nos armées et notre diplomatie, tous les piliers de la réussite française de l’après-guerre se sont effondrés les uns après les autres, parce que l’on a retiré la clé de voûte de la cathédrale: la fierté d’appartenir à une seule et même nation, dont nous savions réciter les pages les plus glorieuses de son histoire millénaire.


L’islamisme n’est plus à nos portes : il est chez nous. Et chacun de nos atermoiements, chacune de nos reculades, chacun de nos discours lyriques non suivis d’actions concrètes le renforce

                           Faire silence, aussi, parce que le président ne saurait être celui de la République des hommages à répétition et des chrysanthèmes fanés. La VRépublique n’est pas ce régime bavard, impuissant, et virevoltant. Emmanuel Macron n’est pas René Coty.

                           Le président utilise souvent la métaphore des années 1930 pour caractériser l’état de la France, dans la crise multiple que nous traversons. Nous y sommes, en effet. L’ennemi n’est plus le nazisme, mais - et le résident l’a nommé clairement - l’islamisme, qui avance ses pions dans l’esprit des gens et dans les territoires: ceux au loin, comme la Libye, la Syrie, le Haut-Karabakh qui risquent de basculer sous la domination turque ; et ceux au plus près de nous, dans nos quartiers, nos villes, nos écoles, nos piscines et clubs sportifs. L’islamisme n’est plus à nos portes: il est chez nous. Et chacun de nos atermoiements, chacune de nos reculades, chacun de nos discours lyriques non suivis d’actions concrètes le renforce.

                            Trois semaines après la décapitation de Samuel Paty, une semaine après l’attentat contre les catholiques à Nice, quelles actions significatives ont été engagées? Le moment est venu de faire la guerre à l’islamisme en France, en s’appuyant sur le dernier morceau de l’héritage gaulliste que nous n’avons pas encore dilapidé: la Constitution. Parce qu’il ne saurait être question de démarrer cette guerre en s’affranchissant de l’État de droit - nous donnerions raison à nos ennemis —, utilisons les pleines ressources de la Constitution: faut-il doubler l’état d’urgence sanitaire d’un état d’urgence sécuritaire? Faut-il recourir à l’article 16 ou à l’article 36? À l’exécutif de trancher, pour voir ce qui lui permettra d’agir enfin à la hauteur de la situation. Si les forces de l’ordre ont pu en un week-end contrôler 100.000 personnes et en verbaliser 5000 pour non-respect du confinement, qu’attendent-elles pour appréhender et neutraliser les milices turques de Vienne, Décines et Dijon? Qu’attendent-elles pour fermer sine die la centaine de mosquées radicales identifiées par la DGSI ; pour interner et expulser les 4500 fichés S étrangers?

                              Emmanuel Macron, en ce cinquantenaire de la mort du général de Gaulle, a un choix simple devant lui: temporiser, jouer l’apaisement avec l’islamisme en France. Et devenir l’Édouard Daladier de la France du XIXe siècle: celui qui avait les moyens d’agir mais qui a préféré ne rien faire. Ou bien, choisir la voie difficile mais urgente du combat, qui fédérera tous ceux, bien plus nombreux qu’on ne le pense, qui continuent de se faire une certaine idée de la France

 «Puisque ceux qui avaient le devoir de manier l‘épée de la France l’ont laissée tomber brisée, moi, j’ai ramassé le tronçon du glaive.» a dit de Gaulle le 13 juillet 1940.

                           À Emmanuel Macron en 2020, avec l’aide de son ministre de l’Intérieur, de relever le défi et le glaive.

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      Monsieur Macron ressaisissez-vous ! Les beaux discours et les marches blanches ne suffisent pas .......Agissez !


"Puisque ceux qui avaient le devoir de manier l'épée de la France l'ont laissée tomber brisée, moi, j'ai ramassé le tronçon du glaive."

                Charles de GAULLE




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