samedi 18 février 2017

L'HOMME PROVIDENTIEL





                " Si la France n'est pas morte, elle s'est sentie périr".

                                          Paul  VALÉRY


Réf. : Débats,  Le Figaro  8 février 2017


                  Alors qu'une campagne électorale nauséabonde, véritable "marathon du tout à l'ego"  (André Bercoff), se déroule sous les yeux incrédules des français, Patrice Gueniffey, historien de la Révolution française et de l'Empire, publie "Napoléon et de Gaulle, deux héros français", oeuvre d'écrivain  et essai  d'historien mettant en scène deux hommes providentiels qui ont profondément marqué l'Histoire de notre pays. A cette occasionne il nous livre quelques réflexions sur la notion d' homme providentiel, homme ou femme dont la France aurait bien besoin pour sauver ce qui peut encore l'être après plus de trente ans d'incurie. 

        Quelques extraits :


       ......." L'homme providentiel se présente toujours comme le dernier recours. I l est souvent attendu comme tel, dans les crises où aucune issue ne semble praticable, du moins dans le cadre des institutions. Pas d'homme providentiel, ou de sauveur, sans paralysie des institutions et abdication des volontés"......

       ......." L'homme providentiel, pour sa part, tel Napoléon ou de Gaulle, est une figure du héros. Il restaure ce qu'on croyait disparu, fait advenir ce qu'on jugeait impossible. A l'intérieur , le raffermissement de l'Etat et la paix civile. A l'extérieur, le prestige du nom français. "....   ..." Il construit une oeuvre durable et la lègue à ses successeurs : une administration et un Code civil dans le cas de Napoléon, des institutions politiques dans le cas du Général"......

        ......." La société française a toujours été fracturée et divisée. Elle n'arrive pas à produire elle-même sa propre cohésion et se retourne, dans les moments difficiles, vers l'homme providentiel dont elle espère qu'elle la sauvera du chaos, quand elle n'abdique pas tout pouvoir entre ses mains".....

          ......." Le besoin d'incarnation est d'autant plus fort que la société est fracturée. C'est aussi la raison de l'incroyable décalage que l'on constate entre les discours de la campagne présidentielle actuelle et une réalité dont chacun sent bien qu'elle échappe presque complètement au discours politique. Tous les candidats à la présidentielle endossent, au moins le temps de la campagne, le costume du sauveur et font campagne sur le thème de la rupture et des lendemains qui chanteront"......

         ......." La mort du général de Gaulle, en novembre 1970, marque la fin de cette histoire séculaire dominée par la figure des hommes d'exception".....  ...." L'ère de l'individualisme contemporain pouvait commencer. Depuis lors, une mentalité niveleuse a triomphé, en France comme dans l'ensemble des sociétés démocratiques. L'individu ne souffre plus l'idée de supériorité, de verticalité, qui lui paraît contraire à l'égalité qu'il affectionne. Or, le héros invite au dépassement de soi. Ce n'est plus supporté. L'un des traits marquants de notre époque est de préférer l'identification à l'élévation. Aux héros appelant par leur exemple à l'effort et à l'oubli de soi, elle préfère des dirigeants à  son image, qui témoignent de leur proximité avec ceux qui les élisent et non de l'incommensurable distance qui, dans la mythologie, situait les héros à mi-chemin des hommes et des dieux. Mais, du même coup, ressemblance et transparence ont pour contrepartie impuissance et inaction". 

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                          L'homme providentiel, à l'évidence, ne se trouve pas parmi les candidats qui se donnent en spectacle actuellement pour l'investiture présidentielle. "François Hollande à terre, Emmanuel Macron au septième ciel, Benoît Hamon dans des habits trop larges, Jean-Luc Mélenchon sur les barricades, Yannick Jadot dans les choux"  (François Bazin), Marine Le Pen telle un couteau sans lame à qui il manque le manche ( André Bercoff) et enfin François Fillon pris les doigts dans le pot de confiture et condamné par le tribunal politico-médiatique n'appartiennent pas, et c'est peu de le dire, à cette catégorie !!  Dans cinq ans ne sera t'il pas trop tard?


" On a fait des confessionnaux, c'est pour tâcher de repousser le diable, mais si le diable est dans le confessionnal, alors ça change tout".

                               Charles de GAULLE






     

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