samedi 18 avril 2009

AZF, L'IMPOSSIBLE VERITE ?


Beaucoup de choses ont été dites et écrites sur cette terrible catastrophe industrielle survenue il y a huit ans maintenant. De nombreuses interrogations demeurent, à commencer par le pourquoi d'une enquête baclée, si ce n'est orientée, comme si la vérité ne devait pas apparaître au nom de ce qu'il faut bien appeler un mensonge d'Etat. Les familles des victimes attendent toujours une explication raisonnable à leur malheur; peu leur importe l'origine de l'explosion: dysfonctionnement technique interne ou externe, erreur humaine, acte terroriste,.... : elles veulent savoir.

L'ouverture du procès me donne l'occasion d'exprimer mon indignation, ma colère et ma tristesse devant ce que je considère comme un mensonge d'Etat avéré et une manipulation scandaleuse.

Indignation devant la façon dont l'enquête a été conduite, en premier lieu par la Justice qui a affirmé Urbi et Orbi par la voix du procureur de la République de Toulouse, quelques heures seulement après l'explosion, qu'il s'agissait d'un accident industriel à une probabilité de plus de 99%, et qui, tout au long de l'enquête, n'aura de cesse d'amener celle-ci à entériner cette affirmation pour le moins étrange et en tout cas prématurée.

Colère devant la façon dont le drame humain que représente cette catastrophe a été appréhendée par une Justice obnubilée par une obligation de résultat exigée par l'Etat français, à savoir: il s'agit d'un accident industriel dont le responsable est la société Total. C'est effectivement cette conclusion que le juge d'instruction a validée malgré les nombreux témoignages, indices, avis d'experts et contre-experts les plus compétents du monde entier, et expérimentations à l'échelle industrielle qui, sans expliquer le phénomène qui s'est produit, démontraient l'absurdité du raisonnement qui a conduit à retenir la thèse de l'accident industriel. Faut-il rappeler que les reconstitutions en réel de l'explosion du nitrate d'ammonium dans les conditions supposées par cette thèse n'ont jamais permis de faire exploser ce produit !

Tristesse face à la terrible épreuve endurée par les salariés de l'usine et leurs familles qui, déjà durement éprouvés par la mort de 21 de leurs collègues de travail, ont du subir tout au long de l'enquête et au-delà les atttaques brutales contre leur usine ( "usine poubelle") et leur travail ( négligence, incompétence, etc...) et vu treize collaborateurs mis en examen avant d'être mis hors de cause quelques mois plus tard, à l'exception du premier d'entre eux, le directeur de l'usine, qui connaîtra son sort à l'issue de ce procès.

Par respect pour les victimes et leurs familles, puisse ce procès ne pas être une justification du mensonge mais une recherche de la vérité.

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